Les sénateurs Jean-Marie Vanlerenberghe (UC) et René-Paul Savary (LR) affirment que la réforme des retraites initiée par le président actuel n'a rien de définitif. En effet, des ajustements seront inévitables pour le maintien de l'équilibre financier et du report de l'âge de départ de 62 à 63 ans.
Selon un rapport sénatorial, les modifications en matière de retraite souhaitées par le gouvernement affecteront nécessairement l'âge de départ de 62 ans. Pour arriver à cette conclusion, ces sénateurs ont pris en compte les cas italiens, allemands et suédois qui connaissent une belle réussite depuis leur mise en place.
La question de l'âge
Durant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron a exclu toute modification de l'âge de départ à la retraite. Toutefois, les sénateurs René-Paul Savary et Jean-Marie Vanlerenberghe accompagnés du haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, se sont rendus en Allemagne, en Suède et en Italie afin d'observer la réussite des réformes qui y sont appliquées depuis 1990. Dans ces trois pays, l'âge de départ à la retraite est une question centrale, comme ils le notent dans leur rapport sénatorial sur la réforme des retraites. Toute modification dans ce domaine impliquera forcément la question de l'âge de départ. En Suède, en Italie et en Allemagne, il se situe en moyenne entre 64 et 65 ans, contre 62 ans dans l'Hexagone. Dans le pays scandinave, les travailleurs peu qualifiés partent plus tôt et bénéficient de faibles niveaux de pension. Si l'âge minimum de départ n'est pas revu en France, la conséquence serait l'appauvrissement de certains retraités.
Un régime comptabilisé par points
Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, est du même avis. Selon lui, l'espérance de vie et l'âge de la retraite sont inévitablement liés. Ce qui est sûr, c'est que la nouvelle réforme sera gérée en fonction d'un système par points. Tout au long de leur carrière, les travailleurs cumuleront des points qui seront par la suite convertis selon un coefficient spécifique lors de la liquidation de la retraite. Si l'Allemagne utilise un système de ce type depuis 1992, l'Italie et la Suède ont choisi un régime basé sur des comptes notionnels. Malgré leurs différences, le fonctionnement de base de ces deux systèmes reste identique. Et qu'en est-il du malus ARRCO-AGIRC ?
L'importance d'un mécanisme d'alerte
Alors que les futurs retraités s'inquiètent pour leurs revenus à venir, les sénateurs français soulignent l'importance de mettre en place un mécanisme d'alerte quand l'équilibre financier du système présente des risques. Il permettra en parallèle d'éviter les rééquilibrages automatiques. Depuis 20 ans, les vrais enjeux sur la retraite sont l'équité, la simplification et l'équilibre financier.