Alors que la crise sanitaire du Covid-19 commence à tomber sous le contrôle de l’État, les conséquences de la pandémie, elles, se font de plus en plus évidentes. Dans l’intention de redresser une économie ébranlée par les coups durs de la crise, les syndicats et les organisations patronales qui copilotent l’Agirc-Arrco, en charge des retraites complémentaires du privé, revalorisent les pensions de cette année à hauteur de 1 %.
Depuis 2019, l’Agirc-Arrco revalorise annuellement les pensions suivant l’évolution de l’inflation. Une marge de plus ou moins 0,2 % devait toutefois être maintenue. Cependant, dans le contexte actuel, une dérogation aux règles s’impose. Prônant le maintien d’une société basée sur un système par répartition, le conseil d’administration a, cette fois-ci, fait passer une revalorisation de 1 %. Décryptage.
Hausse des pensions sur recommandation des partenaires sociaux
Inflation oblige, les partenaires sociaux en charge du régime complémentaire pour les retraités du privé, Agirc-Arrco, décident d’une revalorisation de la pension selon le poids de l’inflation. Si, en 2020, la valeur du point qui sert de base au calcul du montant de la pension à verser n’avait pas changé par rapport à 2019, la situation prend une tournure différente cette année 2021. Compte tenu des impacts de la crise sanitaire sur l’économie, le bureau de l’Agirc-Arrco a suggéré, le 30 septembre 2021, une hausse de la pension complémentaire des retraités privés. Le projet de revalorisation à hauteur de 1 % a par la suite été validé par l’institution paritaire le 7 octobre 2021. Ainsi, depuis le 1er novembre 2021, la valeur du point Agirc-Arrco est passée de 1,2714 € à 1,2841 €. Le système de malus Agirc-Arrco reste lui aussi d’actualité.
Maintien des réserves financières au-dessus du seuil d’alerte
Le montant des pensions du régime de retraite complémentaire est revalorisé au besoin en fonction de l’inflation sur l’année en cours. Une marge de 0,2 % devait initialement être respectée dans ce cadre. L’objectif est simple : garder les réserves financières de l'Agirc-Arrco au-dessus de 40 milliards d’euros, l’équivalent de 6 mois de pension, le tout sur un horizon de 15 ans de pension. Néanmoins, le contexte économique de cette année ainsi que la baisse des ressources ont requis un petit ajustement des règles de revalorisation. Selon l’Insee, aussi chargé du bilan chômage annuel, l’inflation hors consommation de tabac est estimée à 1,5 % pour cette année. La marge de revalorisation du régime complémentaire a ainsi dû passer de 0,2 % à 0,5 % pour limiter l’effondrement du système.
Une décision qui ne fait pas l’unanimité
Malgré ces efforts, la hausse de 1 % demeure inférieure à l’inflation, ce qui correspond à une perte de pouvoir d’achat pour les 13 millions de pensionnaires du régime. Le syndicat de la CFDT justifie cette décision par les principes de solidarité d’une société de répartition. Selon lui, les retraités participent ainsi au redressement de l’économie, un point de vue réfuté par la CFE-CGC et la FO. Ces syndicats, qui ont refusé de signer l’accord sur l’avenant, prévoient de faire recours pour le faire annuler. Pendant ce temps, les Français continuent à se demander si la réforme des retraites aura bien lieu.