La norme organisationnelle dans le monde du travail poursuit doucement sa mutation au cœur de la crise sanitaire. Après l’instauration du télétravail comme nouveau standard, tout indique que la semaine de 4 jours est en passe de devenir la future réalité des salariés en entreprise. Un programme d’expérimentation de cette nouvelle organisation du travail a d’ailleurs été annoncé au Royaume-Uni.
La semaine de travail de 40 h, un système resté inchangé des années durant, est actuellement sur le chemin du renouveau. Des discussions sur l’instauration de la semaine de 4 jours commencent à circuler. Le Royaume-Uni fait partie des pays qui s’y intéressent. Décryptage.
Une expérimentation en vue d’une adoption définitive
Les Britanniques suivent l’exemple de l’Irlande et des États-Unis dans la mise en place d’une phase d’expérimentation pour la semaine de 4 jours. Une annonce récente confirme la volonté du Royaume-Uni à considérer l’instauration éventuelle de cette organisation comme nouvelle norme. Néanmoins, avant toute prise de décision radicale, un programme test s’impose. Ainsi, pour une période de six mois, à compter de juin 2022, une cinquantaine de boîtes britanniques vont adopter la semaine de 32 h. Si le temps de travail hebdomadaire est réduit, la rémunération des salariés demeure quant à elle inchangée. À l’échéance de l’expérimentation, et à condition que le test soit concluant, le Parlement britannique pourrait passer en revue une proposition de loi visant sa généralisation. En France, où le retard dans la gestion du télétravail est flagrant comparé aux voisins européens, la situation est loin de ce stade.
Réduire le temps de travail, augmenter la productivité
Derrière cette initiative britannique se tient la fondation 4 Days Week Global. Cette structure œuvre pour la généralisation de la semaine de 4 jours à l’échelle mondiale. Elle soutient l’idée qu’une réduction appropriée du temps de travail aura une influence positive sur la performance des entreprises, à l’instar du nouveau mode de travail hybride. Cette corrélation entre la réduction du nombre de jours travaillés et l’augmentation de la productivité des salariés a d’ores et déjà été établie et vérifiée. Le succès des expérimentations suédoises et néo-zélandaises sur le sujet en atteste. Dans le cas du Royaume-Uni, le projet de six mois, piloté par la fondation, sera monitoré de près par des chercheurs universitaires d’Oxford, de Boston et de Cambridge.
Un facteur avéré de bien-être et de motivation
Face au risque de trouble psychique encouru par un salarié sur cinq, l’instauration de la semaine de 4 jours dans les entreprises pourrait se révéler une solution efficace. À travers le monde, la majeure partie des entreprises qui ont testé ce système d’organisation sont unanimes sur le sujet : le weekend de 3 jours est un facteur de bien-être pour les salariés. Parmi les effets observés, une nette diminution du stress, de l’absentéisme et du recours aux arrêts maladie est attribuée à la réduction de charge de travail hebdomadaire. La productivité et l’assiduité des travailleurs n’ont pas diminué pour autant. Au contraire, les résultats se montrent prometteurs, car les salariés sont plus motivés et plus épanouis.