Le Monde et Radio France ont dévoilé, le mois dernier, un courrier de l’Agence Nationale des produits de santé ANSM. Dans ce communiqué, l’agence déclare que certains modèles d’implants mammaires sont désormais interdits à la vente pour des raisons de santé.
Une vaste enquête portant le nom d’"Implant files" a poussé l’ANSM à interdire quelques modèles de prothèses mammaires. Elle a révélé des failles sur le contrôle des implants médicaux. Zoom sur ce sujet d’actualité.
Quels modèles d’implants mammaires sont dangereux pour la santé ?
Les prothèses concernées par cette interdiction sont les modèles macro-texturés avec une enveloppe extérieure rugueuse en polyuréthane. Selon le courrier de la directrice générale adjointe de l’ANSM, le retrait de ces implants mammaires considérés comme dangereux a été décidé “au vu du danger rare, mais grave que leur utilisation est susceptible de constituer”.
Depuis 2011, 56 cas d’une forme rare de cancer ont été répertoriés en France. La principale cause est la texture de l’implant. En effet, elle a provoqué le développement d’un lymphome anaplastique à grandes cellules (LAGC) chez certaines femmes. Jusqu’ici, 688 cas de LAGC ont été recensés dans le monde, dont trois mortels. Selon certains scientifiques, ces implants créent une inflammation chronique qui serait la source de la maladie. Néanmoins, cette maladie demeure rare, car près de 500 000 femmes portent des implants en France.
Quelles marques sont concernées par cette mesure d’interdiction ?
Si l’ANSM est pour la légalisation du cannabis thérapeutique en France, elle a, en revanche, décidé fin mars d’interdire sept marques d’implants mammaires. Plusieurs femmes porteuses de ce type d’implants ont porté plainte à Paris et à Marseille pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui. En décembre, le géant pharmaceutique Allergan a perdu le marquage CE de ses implants mammaires à enveloppe texturée de type Biocell. Étant donné qu’il n’avait pas pu remettre les données additionnelles demandées par l’organisme de certification dans les délais, cette mesure a été prise.
D’autres modèles sont frappés par cette mesure d’interdiction à l‘instar des prothèses des marques Arion, Sebbin, Nagor, Eurosilicone et Polytech. À noter que les prothèses texturées représentent 85% du marché, car elles tiennent bien par rapport aux modèles à surface lisse. Les implants dotés d’une enveloppe extérieure en polyuréthane sont secondaires. La mousse qui les recouvre est poreuse, ce qui facilite leur maintien.
Des avis divergents sur le sujet
Le docteur Sébastien Garson, président de SOFCEP, a réagi en demandant à l’autorité sanitaire si de nouvelles données sont apparues depuis la réunion du comité début février et qui auraient fait pencher sa décision. Il craint que cette interdiction ne complique la prise en charge des patients étant donné que les chirurgiens disposent de moins de choix pour les reconstructions mammaires. L’avocat de l’une des patientes qui a porté plainte contre Allergan a estimé que cette interdiction est “la seule décision sanitaire responsable qui vaille l’état du risque”. Dans tous les cas, si l’idée est de prendre soin du corps sans faire d’effort, l’électrostimulation est la tendance du moment pour garder la forme.