La nouvelle étude du Brigham and Women's Hospital, hôpital américain détonne : elle confirme scientifiquement une relation étroite entre votre horloge biologique et votre corps. Cette relation, trop longtemps suggérée et finalement prouvée, montre que manger tard et mal sont facteurs d'obésité et de diabète. Peu importe les calories, ce qui change la donne, ce sont les horaires des repas. Aussi, un régime peut vous faire plus grossir qu'un bon repas pris à heure régulière.
Tardif ou précoce ?
L'étude a suivi 420 volontaires, divisés en deux groupes égaux. Ces personnes, toutes en surpoids, ont suivi strictement le même régime alimentaire et le même rythme de vie (horaires de réveil et de coucher, nombre de repas, etc.). La seule distinction : l'heure des repas. Ainsi, les participants qui déjeunaient avant 15h constituaient le groupe des "mangeurs précoces" et ceux qui mangeaient après se regroupaient sous le nom des "mangeurs tardifs".
"Nos résultats indiquent que les "mangeurs tardifs" perdent plus lentement du poids et moins de poids, que les mangeurs "précoces", ce qui suggère que le moment du repas principal est un facteur important du succès d’un programme de perte de poids", souligne le professeur Frank Scheer, auteur principal l’étude. L'organisme serait donc, en fonction des moments de la journée, plus ou moins disposé à éliminer les mauvaises graisses et à transformer le glucose (sucre). Les mangeurs tardifs, en déréglant l'horloge biologique, dérèglent les récepteurs d'insuline et comme celle-ci est l'hormone chargée d'éliminer le surplus de sucre, elle n'agit plus efficacement dans l'organisme. Le glucose se concentre, risquant de provoquer des lésions organiques pouvant mener à un diabète.
Il vaut mieux manger gras à heures fixes que manger bio à horaires chaotiques
En effet, une étude menée par l'Université Hébraïque de Jérusalem, suggère que l’important n'est pas le repas en lui-même, mais l'heure du repas. Les souris qui ont permis de finaliser cette observation, ont été réparties ainsi : deux groupes avec accès à la nourriture de façon illimitée (famille A), et deux groupes avec "horaires fixes" (famille B). Chaque groupe était nourri avec de la crème, avec une variante crème normale et crème allégée pour les deux groupes de chaque famille. Résultat : la prise de poids fut diffère d'un groupe à l'autre. Les souris qui avaient un accès illimité à la crème grossissent plus et plus rapidement que les souris dont l'heure des repas est fixe. Et le groupe crème allégée-horaires illimités a pris plus de poids que le groupe crème entière - horaires fixes.
Ce paradoxe s'explique ainsi : l'organisme, en ayant un rythme, connait la quantité de calories qui vous est nécessaire pour une journée. Il peut ainsi anticiper la métabolisation (transformation des sucres et graisses dans le sang) qu'il effectue avec efficacité. Il est donc possible d'éduquer son corps, à défaut de l'écouter, en lui rendant un rythme régulier de repas. Dans ce cadre stable, il éliminera les graisses inutiles et le poids chutera.
Quel repas puis-je sauter ?
Aucun ! Si possible, respectez les 3 repas quotidiens. Selon l'étude du BWH, l'heure du petit-déjeuner et du diner n'interviendrait pas dans l'évolution du poids. Toutefois, leur consistance, leur régularité et leur apport calorique et énergétique jouent un rôle majeur dans la stabilité de votre santé et de votre ligne.
Dans une journée de 24h, la nuit est la durée la plus longue que vous passez à jeun. C'est pourquoi il est fondamental de bien se nourrir au réveil. Rien ne sert de se "rattraper" en mangeant davantage aux autres repas : ces calories que vous ingérez le matin serviront toute la journée à l'organisme. Un apport calorique trop faible au petit-déjeuner favorise la résistance à l'insuline et ralentit la perte de poids. Le corps, ayant besoin d'énergie, puise dans le glucose (sucre). Lorsque vous n'avez plus d'énergie, le corps économise le glucose qu'il peine à se fournir. L'insuline, censée métaboliser le sucre dans le sang, est alors bloquée par l'organisme qui lui résiste, et devient donc inefficace. C'est pourquoi le diabète de type 2 est aussi appelé "insulino résistant". Ainsi, lorsque vous décidez de "grignoter" quelques biscuits, le corps reçoit une quantité élevée de calories que l'organisme n'éliminera pas.
Source
Blog.Santélog.com (étude du Brigham and Women's Hospital)
Blog.santelog.com (étude de l'Université Hébraïque de Jérusalem)