Si le nombre de patients infectés par les infections nosocomiales a diminué entre 2006 et 2012, cette proportion a connu une hausse de 2012 à 2017. Il s'agit du triste résultat des enquêtes réalisées par l'agence Santé publique France ou SPF.
Se faire opérer est-il devenu plus risqué ? Selon les résultats de l'agence Santé publique France, les infections nosocomiales contractées suite à une chirurgie sont en hausse. D’ailleurs, un rapport peut s'établir entre l'accroissement des infections et l'augmentation des IST.
Des chiffres alarmants
Malgré les différentes mesures hospitalières, le taux des infections nosocomiales est passé de 13,5 à 16% entre 2012 et 2017. Heureusement, les germes pouvant résister aux antibiotiques sont en baisse. Selon le Dr Bruno Coignard, c'est le résultat des efforts quotidiens du personnel hospitalier. La majorité de ces infections sont contractées en réanimation, touchant un quart des patients. Les cathéters, les assistances respiratoires et les sondes urinaires représentent autant de facteurs augmentant les risques. Par ailleurs, les malades souffrant de diabète, d'hypertension artérielle et d'obésité sont plus sensibles. À noter que les décès se chiffrent à 4 200 par an. Désormais, les maladies provoquées par une intervention chirurgicale se hissent à la seconde place – elles occupaient le troisième rang il y a 5 ans – des infections nosocomiales les plus répandues, devant les pneumonies et derrière les infections urinaires. Parmi ces bactéries redoutées, le staphylocoque doré est l’un des plus virulents. Cependant, il ne représente plus que 2% des signalements depuis 2012. Le Dr Pierre Parneix estime que les stratégies de dépistage des porteurs asymptomatiques ont permis de limiter les infections nosocomiales. Dans le même domaine, les patient ayant subi une opération ont plus de risque de contracter des infections comme la listériose, une infection alimentaire.
Éviter la propagation des bactéries
En ce qui concerne le rapport du Bulletin épidémiologique hebdomadaire, il stipule que les infections de Clostridium difficile, provoquant de la fièvre, des diarrhées et des douleurs abdominales, ont reculé. Si en 2007, 21% des cas signalés étaient dus à cette bactérie, ce pourcentage est maintenant descendu à 3%. Cette baisse a été possible grâce au contrôle des différentes transmissions interhumaines. Il en est de même pour l'Escherichia coli. Il faut dire qu'avec tous ces noms complexes du jargon médical, le patient peut se sentir un peu perdu et avoir du mal à différencier les différentes infections pouvant l'atteindre.
Malheureusement, toutes les bactéries ne sont pas logées à la même enseigne. Les médecins hygiénistes et les infectiologues craignent aussi les enterococcus ainsi que les entérobactéries productrices de carbapénémases ou EPC résistants aux glycopeptides. Ces bactéries figurent parmi celles qui sont hautement résistantes aux antibiotiques.