Pour mieux gérer son alimentation, les nutritionnistes recommandent souvent de privilégier les repas faits maison. Après la découverte de phtalates dans de nombreux plats servis en restauration, une question se pose : manger au restaurant est-il néfaste pour le corps ?
Au-delà de son aspect diététique, manger dans les restaurants est potentiellement dangereux pour la santé. Des chercheurs américains ont en effet révélé la présence de perturbateurs endocriniens dans les plats proposés dans les cafétérias, les restaurants et les fast-foods. Ces substances peuvent provoquer des problèmes de santé particulièrement graves chez les adolescents.
Exposition plus importante aux phtalates
Dans une étude récente, une équipe de scientifiques de l’Université George Washington (Washington D.C) a comparé l’exposition aux phtalates de sujets privilégiant les repas fait maison et ceux ayant déclaré dîner fréquemment au restaurant. Selon les chercheurs, ces derniers présentaient dans leur corps un niveau total de phtalates plus élevé, de l’ordre de 35%, par rapport aux personnes consommant de la nourriture achetée chez l’épicier. Comme l’explique la Professeure Ami Zota, une des auteurs de ces travaux : “Cette étude suggère que les aliments préparés à domicile contiennent moins de phtalates, de produits chimiques liés aux problèmes de fertilité, de complications de grossesse et d'autres problèmes de santé”.
Ces résultats se basent sur une métaanalyse de données recueillies de 2005 à 2014 dans le cadre de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition des États-Unis (NHANES). Menées auprès de 10 000 personnes, ces enquêtes ont enregistré l’origine de leur nourriture et les plats consommés durant les dernières 24 heures. Les chercheurs ont ensuite mesuré le taux de biomarqueurs phtaliques présents dans l’urine de chaque participant.
Population à risque : les adolescentes et les femmes enceintes
Selon l’étude publiée dans Environment International, 61% des personnes questionnées ont mangé au restaurant la veille du sondage. Les scientifiques ont constaté une exposition significative aux phtalates pour tous les groupes d’âge, mais les adolescents sont les plus touchés. En effet, ils affichent un taux de 55% plus important par rapport aux personnes ayant consommé du fait maison. Ce phénomène peut être expliqué par les habitudes alimentaires des jeunes, les principaux clients de fast-foods.
Souvent utilisés dans le traitement ou l’emballage des aliments, les phtalates font partie des perturbateurs endocriniens les plus connus. Ces substances peuvent affecter l’équilibre hormonal et entraîner des problèmes de santé chez l’individu exposé et sa descendance. De ce fait, les phtalates sont particulièrement dangereuses pour les sujets les “plus vulnérables aux effets toxiques des produits chimiques hormonoperturbants” (femmes enceintes, adolescentes, enfants, etc.).