La compagnie américaine Uber, connue pour son service de VTC, s’engage dans la lutte contre le harcèlement sexuel. Dans un monde où les gestes déplacés à l’égard des femmes se font de plus en plus fréquents dans les lieux publics, Uber a estimé que son réseau de chauffeur pourrait grandement servir. Les victimes pourront bénéficier d’une course gratuite en cas d’agression.
L’idée d’offrir une course aux femmes harcelées dans la rue a été développée par Uber en collaboration avec l’application HandsAway et l’association Stop Harcèlement de Rue. Les trois entités sont bien décidées à promouvoir la sécurité des femmes.
Le dispositif imaginé par HandsAway
Ce nouveau système contre les agressions sexuelles entre dans le cadre du programme mondial d’Uber, “Driving Change”. L’idée est venue de la fondatrice de l’application HandsAway qui collabore avec Stop Harcèlement de Rue pour aider les femmes en situation de danger. Avec plus de 40 000 utilisateurs au compteur, HandsAway reçoit une cinquantaine d’alertes d’agressions tous les mois malgré la loi contre le harcèlement sexuel et les violences sexistes. Alma Guirao a alors fait appel à Uber en expliquant que “les chauffeurs sont en permanence dans l’espace public, au contact des femmes”. De ce fait, elle a jugé important de mettre le réseau Uber au cœur de la lutte contre les harcèlements de rue. Le projet a séduit Uber qui a aussitôt rejoint le mouvement.
Des courses gratuites et un sentiment de sécurité
Après une enquête qu’elle a menée, Uber reconnait que les femmes représentent 60% de ses clients en région Île-de-France. En outre, une étude réalisée par Harris Interactive pour Uber confirme que 83% des Franciliennes ont déjà subi des harcèlements de toutes sortes dans les espaces publics, allant de la drague insistante aux attouchements non consentis. Si certaines ont appris à agir face au harcèlement de rue, d’autres se terrent dans le silence. Pour la plupart de ces femmes, l’usage des services de VTC est devenu naturel et leur procure une impression de sécurité, surtout le soir. D’après Alma Guirao de HandsAway, “l’idée est d’avancer sur comment les transports des femmes (…) peuvent être sécurisés à un moment où elles en ont besoin”.
Aider les femmes à rentrer saines et sauves
Ce nouveau service est entré en vigueur le 1er juillet 2019. Pour en bénéficier, les femmes en situation de danger n’auront qu’à accéder à l’application HandsAway afin de signaler l’agression. De plus, un bouton d’urgence Uber a été intégré à l’interface. En appuyant dessus, les victimes se verront proposer une course gratuite par la voiture Uber la plus proche. Ainsi, elles pourront, soit rentrer chez elles en sécurité, soit être conduites au commissariat pour un dépôt de plainte, et ce, à n’importe quelle heure de la journée et de la nuit. “Je mets ma technologie à disposition et mon service pour que le délit ne reste pas impuni”, déclare Rym Saker, la directrice de communication d’Uber France. Les chauffeurs ont également été briefés quant à l’attitude à tenir en présence des victimes. Qu’en sera-t-il des futures voitures d’Uber sans chauffeur ?