Affichage obligatoire de l'origine des viandes : un retour prochain aux produits locaux ?
Publié leLes Français sont de plus en plus nombreux à se soucier de l’origine du contenu de leurs assiettes. Dans ce cadre, une nouvelle loi portant sur l’affichage systématique de l’origine des viandes dans les établissements de restauration vient d’être promulguée par le gouvernement. À compter du 1er mars 2022, les Français pourront identifier la provenance du filet de poulet ou de la côtelette qui leur est servi dans un restaurant ou à la cantine.
Selon le Journal officiel, l’État a l’intention d’étendre à toutes les viandes l’obligation d’affichage d’origine qui ne concernait jusque-là que la viande bovine. Cette démarche s’inscrit dans la promotion du circuit court. Zoom sur le dossier.
Un pas de plus vers la transparence alimentaire
Après l’instauration d’une loi interdisant la destruction des invendus non alimentaires en janvier 2022, le gouvernement se penche sur la question de la transparence alimentaire dans la filière de l’élevage. À l’heure actuelle, les produits de l’élevage français sont mal représentés dans la restauration. À la place, les établissements tels que les restaurants commerciaux, les cantines scolaires ou encore celles des entreprises et des hôpitaux privilégient les viandes d’importation. Il est ainsi fréquent de s’y voir servir du poulet brésilien ou ukrainien dans 60% des cas, sans pour autant avoir la possibilité d’en vérifier l’origine. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation marque sa préoccupation avec la mise en place d’une nouvelle loi. Du 1er mars 2022 au 29 février 2024, les restaurateurs seront obligés de mentionner l’origine de leur viande sur leur carte.
Une démarche à la fois économique et gastronomique
À travers l’instauration de cette nouvelle mesure, le gouvernement entend participer au développement du manger local et des circuits courts français. Il faut savoir que la filière française de l’élevage a longtemps milité pour la mise en place de ce décret. Les consommateurs, de leur côté, accordent une importance capitale à l’origine, aux conditions d’élevage et d’abattage des viandes qui leur sont servies dans la restauration. Un constat parmi cent : en comparaison des produits locaux français, les élevages brésiliens utilisent encore des antibiotiques de croissance. Ce mode d’élevage altère drastiquement l’apport nutritionnel de ces viandes, dont la proportion utilisée dans la restauration française est pourtant élevée. De là découle l’intérêt de connaître cette information. En obligeant les divers établissements à indiquer la provenance de leurs viandes, le gouvernement espère voir la production locale regagner du terrain.
Toutes les viandes concernées par la nouvelle mesure
Le nouveau décret gouvernemental impose qu’à compter du 1er mars 2022, tous les établissements de restauration hors domicile doivent préciser pour chacune de leurs viandes :
- Le pays d’élevage et le pays d’abattage ;
- La fraîcheur du produit : il peut s’agir de viande fraîche, surgelée, congelée ou réfrigérée.
Cette obligation s’applique à toutes les viandes d’élevage, allant de la viande d’agneau à la volaille, en passant par la viande de porc et la viande de mouton. La viande bovine est, quant à elle, soumise à cet étiquetage détaillé depuis 2002. Dans tous les cas, l’avenir pour la consommation mondiale de viande demeure incertain.
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