Économie solidaire : en Bretagne, des sans-abris construisent leurs propres mini-maisons !
Publié leDans la région bretonne, du côté du Morbihan, des sans-abris s’activent du lundi au vendredi, pour construire des mini-logements que l’un d’eux aura la chance d’occuper. À défaut de pouvoir trouver une solution d’hébergement classique, des personnes sans domicile fixe à Séné sont encouragées à construire leur propre petite maison. Ce projet solidaire est une réponse à l’appel d'offres lancé par la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal) en 2020.
Des mini-maisons pour sortir les sans-abris de la rue ? Tel est l’objectif du projet piloté par l’Amisep, association bretonne de lutte contre la précarité, sur leur chantier à Séné. Pour avoir la chance d'en occuper une, les sans-abris sont invités à participer au chantier. Tour d’horizon.
Un projet participatif d’un genre nouveau
Dans la commune de Séné, de petites maisons sont en cours de construction dans une rue avoisinant l’hippodrome. Pour l’heure, seule une de ces tiny house est complètement montée après quatre mois de travaux acharnés. Le mini-logement est désormais prêt à recevoir son tout premier occupant : un sans-abri qui, d’ici peu, aura un toit fixe sur la tête. Ces tiny house sont construites dans le cadre d’un projet solidaire d’accès au logement initié par l’association bretonne Amisep. L’idée est simple : inviter les sans-abris à participer activement et bénévolement au chantier de construction avec, à la clé, une chance de se voir attribuer l’une des tiny houses construites. L’Amisep entend proposer, à travers ce projet participatif, des logements adaptés à des personnes marginalisées et une activité reconstructive. Un projet de mini-maisons destinées aux sans-abris avait également été mené à Los Angeles.
Près de 25 000 € par petite maison
Concrètement, le projet solidaire de l’Amisep se résume à construire des tiny houses par et pour les sans-abris. Ils espèrent en construire huit en l’espace de trois ans. Chaque habitat sera à l’image du premier logement qui a déjà été achevé : une vingtaine de m², salle de bains, toilettes et cuisines comprises, pour un total de 25 000 € d’investissement. Les petites maisons, une fois construites, seront attribuées à l’un des sans-abris ayant participé bénévolement au chantier. Jusque-là, le projet et les travaux se déroulent à merveille. Des bénévoles assidus répondent tous les jours sans faute à l’appel et viennent travailler sur le chantier, découper des panneaux de bois et monter des charpentes. D’autres voient le côté bénévole du projet d’un mauvais œil, surtout que l’obtention de l’une des tiny houses ne leur est pas garantie d’emblée.
Le choix des heureux locataires
Les petites maisons construites dans le cadre du projet piloté par l’Amisep, sous la supervision d’éducateurs techniques, sont destinées aux sans-abris. L’un des dix bâtisseurs journaliers qui participent au chantier aura donc la chance d’être choisi pour être l’heureux locataire d’une tiny houses, à condition de :
- S’acquitter d’une modique participation financière ;
- Ne pas avoir trouvé de solution d’hébergement classique entre-temps.
La décision finale est faite in fine par le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) de Vannes. Pendant, ce temps, en Finlande, un plan d’entraide exemplaire “zéro SDF” est mené.
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