La tendance du haul, une surconsommation pas très écolo / iStock.com - NinaMalyna

La tendance du haul, une surconsommation pas très écolo

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La fast-fashion est l’un des fléaux destructeurs de la planète. La position de la génération Z face à cette pratique dégradante est d’ailleurs marquée d’une certaine ambivalence. En effet, le même groupe de jeunes qui crie aux scandales écologiques face à l’inaction des grands gouvernements mondiaux est le porteur d’une tendance qui incite activement à surconsommer : le haul.

Les vidéos des “hauleuses” sont légion sur les réseaux sociaux et ont notamment retrouvé un second souffle de vie sur la plateforme TikTok, au grand désarroi des défenseurs de la planète. En effet, elles perpétuent la pratique peu éthique qu’est la surconsommation. Décryptage.

Les vidéos de haul, qu’est-ce que c’est ?

TikTok, de loin l’application préférée des ados à l’heure actuelle, sert de tremplin à de nombreuses tendances. Le haul en fait partie. De l’anglais “butin”, le haul désigne un genre de contenu vidéo tout au long duquel une personne déballe et essaie devant la caméra ses dernières acquisitions de mode. Si la tendance fait fureur sur TikTok, ses origines remontent en réalité au début des années 2010. La pratique s’était, à l’époque, développée sous l’étendard de YouTube et servait, à ce moment-là, à partager l’excitation de nouveaux achats avec ses abonnés. Très vite, le haul devient un phénomène d’Internet et tout le monde, blogueuse, youtubeuse ou non, s’y met sans exception. De nos jours, la pratique a trouvé un point d’ancrage sur TikTok et s’est revêtue d’un aspect très superficiel. Dans leur quête effrénée aux likes, les hauleuses, des jeunes filles de 15 à 24 ans, participent, inconsciemment ou non, à la promotion de la surconsommation.

La surconsommation de la fast fashion au pire de sa forme

La fast fashion, ou mode éphémère, est un désastre pour l’écologie, c’est un fait. Le succès des vidéos de haul qui cumulent un total de quatre milliards de vues sur la plateforme TikTok, soit plus de la moitié de la population mondiale, n’y arrange rien. Ces mini-vidéos de jeunes filles aux allures de mannequin incitent ouvertement à la surconsommation, et qui dit surconsommation dit bien sûr gaspillage. La situation est d’autant plus critique du fait des prix extrêmement abordables pratiqués par les acteurs de la fast fashion. En effet, avec des hauleuses qui vantent la qualité d’un crop-top tendance obtenu à 3 € sur Shein, il est difficile, pour l’audience ciblée, de résister à l’appel à la tentation. Résultat, la surconsommation de la « mode express » est au meilleur de sa forme, ce qui, en soi, est une terrible nouvelle pour la planète.

Un type de contenu problématique et empoisonné

Interrogée sur la portée de cette tendance qui fait fureur sur Internet, la coordinatrice du collectif Éthique sur l’étiquette, Nayla Ajaltouni, pointe du doigt sa dérive problématique. Pour elle, les hauls tombent dans la catégorie des publicités déguisées, dans la mesure où les marques de fast fashion sponsorisent rarement les petits comptes qui s’y adonnent par plaisir. À la place, telles les fausses promos utilisées par les supermarchés pour embrouiller la clientèle, ces acteurs de la fast fashion génèrent sans retenue des codes promotionnels. À leur tour, les hauleuses vont diffuser ces codes, inciter leur audience à l’achat et le même schéma se répète à l’infini pendant que l’avenir de l’environnement s’assombrit petit à petit.

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