Ombrophobie : la peur de la pluie existe-t-elle vraiment ?

Imprévisible, l’humanité est constituée de sujets uniques par leurs aspirations, leurs idéaux et leurs peurs. Là où certains éprouvent une crainte démesurée envers les araignées, d’autres tolèrent mal les espaces clos et étroits. Certains ont même peur… de la pluie, et pas dans le sens où elle risquerait de gâcher leur brushing ! Il s’agit, dans ce cas-ci, d’une véritable phobie vis-à-vis de la pluie : l’ombrophobie.

Méconnue du grand public, jusqu’au récent succès d’une série Netflix qui aborde le sujet sous un angle intéressant, l’ombrophobie ou la peur de pluie est une condition bien réelle. Beaucoup se sont demandés, après avoir bingewatché La femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre si cette peur irrationnelle des jours pluvieux était une simple invention pour l’intrigue. Il s’avère que non, car l’ombrophobie existe. Cette peur est aussi réelle que la claustrophobie ou l’agoraphobie, quoique moins répandue. Décryptage.

Comment se définit l’ombrophobie ?

À la vue de ce mot se terminant par -phobie, qui signifie “effroi” en grec, chacun serait tenté de penser qu’il s’agit de la peur de l’ombre, mais il n’en est rien. Ombrophobie est un terme dérivé du mot grec “ombros” ou averse en français. Il s’agit donc de la peur démesurée que peut éprouver une personne à l’égard de la pluie. Tout comme l’arachnophobie, la peur des araignées ou encore l’hématophobie, la peur du sang, l’ombrophobie est une peur tout à fait légitime. Les chiens ont bien peur des orages, pourquoi pas l’humain ? Les sujets qui en souffrent tendent à manifester une angoisse incontrôlable, voire une intense panique, à la simple idée qu’il puisse se mettre à pleuvoir. Ils se refusent ainsi à sortir de chez eux les jours de pluie, ce qui ne les isole pas de leur peur pour autant. En effet, même le bruit de la pluie suscite des réactions chez l’ombrophobe.

Les possibles causes de l’ombrophobie

Contrairement à la nomophobie, la peur de se séparer de son téléphone renforcée par la popularisation du numérique, l’ombrophobie existe depuis longtemps. Le terme en lui-même est apparu au XIXe siècle. Le botaniste Wiesner s’en est alors servi pour décrire l’intolérance de certaines plantes à la pluie. Plus tard, il s’est avéré que cette condition ne se limitait pas à la botanique, mais que l’Homme lui-même pouvait expérimenter une peur inexplicable face à la pluie. Cette peur n’est pas infondée pour autant. Elle peut s’expliquer par un événement traumatique survenu lors d’un jour pluvieux ou encore par une gêne vis-à-vis de l’environnement. Dans tous les cas, l’ombrophobie n’est pas à prendre à la légère dans la mesure où elle peut s’avérer drastiquement handicapante au quotidien.

Les traitements de l’ombrophobie

L’ombrophobie est, en quelque sorte, apparentée à la peur de l’orage que certains ont éprouvé étant enfant. Sa résolution se révèle néanmoins plus compliquée. La phobie de la pluie n’est pas une fatalité. Comme toute peur, elle se surmonte de différentes façons. Suivant l’origine et l’envergure de la peur expérimentée par la victime, les spécialistes peuvent être amenés à suggérer comme traitement :

• Le Yoga ;
• La thérapie comportementale et cognitive ;
• La thérapie comportementale dialectique ;
• La thérapie d’exposition.