Santé : focus sur la bigorexie, l'addiction au sport
Publié leMise au-devant de la scène par l’ancien footballeur Bixente Lizarazu, la « bigorexie » est la dénomination de l’addiction au sport, dont la pratique devient alors excessive et compulsive. A quand remonte-t-elle, comment la reconnaître, quels sont les risques et les soins pour la combattre ? Zoom sur cette maladie peu connue.
Origine et évolution
La bigorexie n’est pas une maladie nouvelle. Dès les années 1980 au Canada, une chercheuse avait pu constater chez des sportifs qu’il était compliqué pour eux d’arrêter de s’entraîner. Cependant, cette addiction n’a pas suscité un grand intérêt de la part du public. Désormais, avec la hausse de la fréquentation des salles de sport et l’émergence de disciplines comme la course à pied, la dépendance au sport est de plus en plus considérée, tant les abus peuvent être fréquents. L’Organisation Mondiale de la Santé a reconnu la bigorexie comme étant une maladie à part entière, qui se manifeste par la dépendance excessive d’un humain à l’activité sportive. Le terme vient de la contraction du mot anglais « big », signifiant grand, et du mot grec « orexis », signifiant désirs.
Symptômes
Un sportif atteint de bigorexie se reconnaît à sa dépendance au sport, qu’il est parfois capable d’exercer jusqu’à l’épuisement. Il n’arrive plus à s’en passer et cherche continuellement ce sentiment de « plaisir » dégagé par la libération d’endorphines, celles-ci étant créées par l'activité physique. Alors qu’à l’origine il participe au bien-être, le sport comporte alors des dangers pour les personnes dépendantes. La recherche compulsive des hormones du plaisir conduit à une pratique toujours plus intensive, à de possibles blessures et à un état de grande fatigue.
Les raisons de la bigorexie sont multiples : il peut s’agir d’un culte du corps, d’une obsession de devenir mince, d’une nécessité de combler un vide, qu’il soit affectif ou professionnel… La pratique excessive d’un sport peut aussi s’expliquer par une volonté de repousser ses limites et d’augmenter son estime de soi.
Risques
Contrairement à l’obésité, la bigorexie touche peu de personnes. Avec un taux d’atteinte de 15% des personnes pratiquant un sport quotidiennement, cette maladie n’est pas un fléau de la société comme l’est la sédentarité. Cependant, des risques existent bel et bien. En laissant le sport prendre une importance grandissante dans notre vie – et donc une part croissante de notre temps – le risque de se couper de son cercle d’amis et de sa famille est menaçant. A cela s’ajoutent les potentiels problèmes cardiaques, psychiques, et d’articulations et autres blessures. De plus, les sportifs atteints de bigorexie sont plus susceptibles de tomber dans les toxicomanies une fois l’arrêt de la compétition.
Soins
Comme toute dépendance, la bigorexie peut se soigner par des méthodes thérapeutiques, comportementalistes ou grâce à des médicaments. Bien que moins dangereuse que d’autres dépendances, la bigorexie doit être suivie. De plus, un rappel sur la modération des pratiques sportives est essentiel.
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