Le Slasher
D'abord : une nuit noire sans étoile. Ensuite : un tueur masqué dont l'arme blanche démesurée n'attend plus que ses prochaines victimes. Sans oublier : un groupe d'ami ou d'adolescents, à la fois soudé et divisé, puéril et responsable. Tout le monde a un jour goûté à ce fameux cocktail populaire sans cesse imité (Halloween, Vendredi 13, Freddy, Scream, etc.) et même parodié (Scary Movie, etc.). Pas l'ombre d'une once de réflexion dans ce sous-genre parfois cynique et systématiquement sanglant. Pour remplir son office, le slasher doit faire couler le sang et faire tomber les têtes, et ce tout en laissant suffisamment de séquences apaisées pour laisser respirer les éternels adolescents auxquels il s'adresse. Consommé entre amis, ce type de cinéma requiert une bonne dose de second degré et pourquoi pas un bon bol de pop corn.
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Le Survival
La principale différence entre le survival et le slasher repose sur le mouvement. Dans un slasher, c'est d'abord le tueur qui se déplace vers ses victimes pour les massacrer. Par ailleurs, l'intrigue de ce dernier a une tonalité sombre mais n'aborde pas des sujets graves. À l'inverse, dans un survival, c'est d'abord le groupe d'amis (souvent adolescents) qui rentre en contact avec la chose (soit un psychopathe, soit une créature surnaturelle comme dans Predator, soit un animal affamé comme dans Frozen). C'est à partir de ce moment qu'ils sont pris en chasse dans un environnement qui leur est parfaitement inconnu. Ils vont alors tout faire pour survivre, utilisant pour cela l'ensemble des éléments leur tombant sous la main (pierre, branche, planche de bois, couteau, etc.). Le scénario du survival met souvent en scène une histoire tragique (perte d'un proche dans The Descent, etc.) : la dynamique est ainsi la même que dans le cinéma fantastique, où la douleur psychologique est accentuée par des éléments naturels ou surnaturels. Parmi les classiques du survival, on compte, outre l'incontournable Délivrance, les brutaux La dernière maison sur la gauche et bien sûr La colline a des yeux, tous deux signés Wes Craven. Côté particularités, on notera un éclairage très terne et sombre, mais également une musique très rythmée.
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Le Giallo
En italien, giallo veut dire jaune. Ce jaune, c'est celui des fameuses couvertures des romans policiers populaires en Italie, qu'on ne manquera pas en France de reprendre pour les éditions poche des livres d'Agatha Christie ou encore de Georges Simenon. Dans les romans populaires du genre, un même menu : des meurtres, une énigme policière et un brin d'érotisme. Reprenant cette formule, de nombreux cinéastes italiens l'appliquent au septième art et inventent un nouveau sous-genre : le giallo. Parmi eux : le pionnier Mario Bava, qui l'intègre pour la première fois au cinéma avec le film La fille qui en savait trop en 1963. Suivront d'autres réalisateurs importants, comme Lucio Fulci et surtout Dario Argento. Symptôme de ce cinéma italien très stylisé : des couleurs vives (jaune, rouge, violet, bleu, etc.), une mise en scène très travaillée (photographie, éclairage, etc.) au détriment d'un scénario souvent anecdotique, sans oublier une érotisation des corps jusque dans les meurtres. Comme dans les romans d'Agatha Christie, vous allez devoir ruser pour découvrir qui se cache derrière le masque du tueur. Parmi les classiques du genre, on trouve entre autres L'Oiseau au plumage de cristal (1970) ou encore Suspiria (1977).
À noter que le giallo mélange à la fois le film policier, le film d'horreur, le film fantastique et même l'érotisme.
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Le film de zombies
Loin de se limiter à un vulgaire cocktail de démembrements et d'hémoglobine, les films de zombies mettent en scène à la fois notre angoisse à l'idée de voir nos sociétés se déliter au fil des années, mais aussi notre finitude irrémédiable. Ainsi, le mort-vivant peut symboliser notre obsession à systématiquement renier la mort. Dans ce monde désormais peuplé de zombies, créatures sans âme dont le seul but est de dévorer les derniers humains, les personnes non contaminées vont devoir s'organiser en groupe et rivaliser d'ingéniosité pour survivre et continuer à vivre normalement. Au règne de l'anarchie (La Nuit des morts vivants, Georges Romero, 1968), succèdent un semblant de recomposition du groupe (Zombie, Georges Romero, 1978), le maintien de quelques appareils d'état (Le Jour des morts vivants, Georges Romero, 1985) et le retour des excès, dont le totalitarisme (Le Territoire des morts, Georges Romero, 2005). Mais les films de zombies ne sont pas tous des réflexions sur nos sociétés, comme en témoignent la saga délirante des Evil Dead (Sam Raimi, 1981 – 1992) ou encore le Brain Dead (1992) de Peter Jackson.
Le film de vampires
Très influencé par l'émergence de la psychanalyse et de la littérature fantastique à la fin du 19ème siècle (Mary Shelley, Bram Stoker…), le film de vampires a traversé les décennies en mettant en scène une figure changeante connue de tous : un mort-vivant qui se nourrit du sang des vivants. Qu'il s'agisse du comte Dracula ou d'Edward Cullen (Twilight), qu'il porte une cape noire à doublure rouge ou s'habille comme un lycéen, le vampire matérialise nos frustrations et nos pulsions (au sens freudien). Il révèle ce que notre morale et nos conventions nous empêchent de réaliser. Au cinéma, ce monstre tantôt fascine (Morse, 2008) tantôt effraie (Les maîtresses de Dracula, 1960). Bien souvent incapable de réprimer ses instincts, celui-ci tue et viole. Il revient alors aux héros et autres ersatz de Van Helsing de mettre un terme à cette transgression des interdits. Pour ce faire, les représentants du bien devront faire preuve d'esprit et bien entendu s'armer de pieux, d'ail, de croix en argent ou encore d'eau bénite. Autant d'objets symboliques pour réduire à néant cette créature parfois belle (Dracula, Francis Ford Coppola, 1992), souvent vile (Nosferatu, 1922) qui met en péril bienséance et convenance.
À noter que si les films de vampires s'apparentent au cinéma d'horreur, ils peuvent également être considérés comme des films fantastiques.