Comment reconnaître le lièvre ?
Description
Le pelage du lièvre est de couleur fauve avec des poils noirs ; le dessous est blanc crème. Le pelage dorsal est d'une grande complexité avec 5 types de poils dont la bourre (15 mm), des poils fins (24-27 mm) et les poils de jarre (32-35 mm). Le lièvre mue au printemps et en automne (mue juvénile à 900 g). Le pelage estival est un peu plus clair que celui d'hiver, plus roussâtre aussi.
Anomalies : mélanisme (noir), albinisme (blanc), leucisme (partiellement blanc).
Il mesure entre 48 et 70 cm de longueur et pèse entre 2,5 et 7 Kg.
Les mâles sont environ 5 % plus lourds que les femelles (hases).
Déplacement
On le sait, le lièvre court vite. Il peut atteindre les 60-70 km/h. Ses pattes postérieures très longues lui permettent de faire de grands bonds de 3 m de long. Quand il court, il redresse sa queue.
Cri
Le lièvre vagit. Le plus souvent silencieux. Il peut pousser des cris de détresse aigus, semblable à des pleurs humains.
Lieux de rencontre
Visible au moment où il va au gagnage (moment où il va paître) dans les champs ou dans les plaines à l'aurore ou au crépuscule. Très présent dans les grandes régions céréalières comme la Picardie ou la Beauce.
Indices de présence
La "forme" ou le gîte avec des poils pendant la mue.
Les crottes de lièvres s'appellent des repaires, elles sont généralement plus claires, un peu plus grandes, plus aplaties et plus fibreuses que celles du Lapin de garenne, mais parfois il n'est pas possible de les différencier.
Pour l'oeil averti, une coulée dans une haie peut être un bon indice. Les empreintes du lièvre ont 4 doigts sur chaque patte mais le petit pouce (doigt interne) marque difficilement le sol. Ses empreintes sont, bien sûr, plus grandes que celles du lapin. Les pattes postérieures sont rapprochées et précèdent les antérieures, plus petites et décalées. La voie a plus ou moins la forme d'un Y.
Risques de confusion avec le lapin
Il diffère du lapin de garenne par ses oreilles plus longues, noires au bout, une taille bien supérieure, un pelage plus jaunâtre, notamment en été.
Risques de confusion avec le lièvre variable
Le lièvre variable vit en altitude. Au-dessus de 2 000 mètres c'est un lièvre variable, en-dessous c'est un lièvre commun.
À 2 000 mètres, attention donc, il y a risque de confusion l'été car l'hiver le lièvre variable est tout blanc.
Mode de vie du lièvre
Sédentaire, le lièvre ne défend pas de territoire. Il est surtout nocturne mais aussi diurne (en été, matin et soir).
Se nourrit tôt le matin, l'après-midi et le soir. Discret quand il mange, il tient les oreilles repliées sur le dos.
Le Lièvre est solitaire sauf en période de rut (bouquinage) à la fin de l'hiver et au printemps où les sujets des 2 sexes se rassemblent, se poursuivent, se battent, sautent en l'air. Les femelles non réceptives repoussent les mâles. Il n'est pas rare de voir plusieurs mâles poursuivant une femelle. Au final, les mâles dominants chasseront les dominés.
Il y a parfois aussi des regroupements temporaires aux gagnages (lorsqu'ils rejoignent une aire d'alimentation) surtout quand la neige recouvre le sol.
Habitat
Aujourd'hui, on trouve surtout le Lièvre dans les champs et en plaine. En montagne, il est présent jusqu'à 2 000 m.
Abondance maximale dans les cultures de céréales, pommes de terre, etc. Le lièvre fréquente aussi les lisières de forêts, les bois, les haies qui alternent avec les champs. Il aime le terrain sec.
Il s'abrite dans un gîte (forme), faible dépression qu'il creuse dans la terre ou sous de hautes herbes, broussailles, haies. L'arrière-train est dans le gîte et seuls le dos et la tête sont visibles. Les gîtes sont souvent utilisés plusieurs fois, sauf si l'animal est dérangé.
Attention aux idées reçues : il n'existe pas de lièvres de bois et de lièvres de plaines.
La densité moyenne en automne est de 50 lièvres pour 100 hectares en France, au printemps on passe de 20 à 30 pour 100 ha ; seulement 7 à 8 pour 100 ha en milieu moins favorable.
Les adultes occupent un domaine vital d'environ 300 ha et jusqu'à 800 ha, partagé avec d'autres sujets, chacun vivant principalement sur 10 à 20 ha pour se nourrir et se reproduire.
Reproduction
La maturité sexuelle apparaît entre 6 et 8 mois. En France, les femelles sont réceptives toute l'année sauf interruption en octobre-novembre. La femelle peut avoir de 1 à 4 portées annuelles de 2 à 4 levrauts (3 en moyenne).
La gestation dure de 41 à 42 jours. La proportion de femelles gestantes n'est que de 10 à 20 % en janvier-février et monte jusqu'à 90 % en avril-mai. Le maximum de mises-bas a lieu entre avril et août. Certaines hases mettent bas jusqu'en septembre (en France). La femelle présente le phénomène de superfétation. La femelle peut s'accoupler quelques jours avant la fin de la gestation précédente et a donc, pendant un bref délai, une portée de levrauts prêts à naître et une autre de tout petits embryons.
La Hase possède 6 tétines. Les jeunes naissent dans l'herbe, ont les yeux ouverts, un pelage complet et pèsent de 90 à 130 grammes. Ils peuvent se déplacer presque tout de suite. Le sevrage a lieu à 1 mois environ et jusqu'à 3 mois en fin de saison. Seule la hase s'en occupe : elle les allaite une seule fois par jour, environ une heure après le coucher du soleil et durant 5 minutes. Ils pèsent environ 1 800 grammes à 2 mois, 2 600 grammes à 3 mois, le poids de l'adulte est atteint à l'âge de 150 jours environ.
Alimentation
Le lièvre préfère les plantes herbacées sauvages : les graminées en hiver, les autres espèces (millefeuille, etc.) en été.
Il adore les plantes cultivées comme les pousses de céréales, les betteraves et les navets en hiver et quelques racines en été.
L'hiver, il s'attaque à l'écorce des très jeunes arbres et mange leurs rameaux et bourgeons. Il lui arrive aussi de faire le nécrophage et d'ingérer des cadavres de petits animaux.
Comme le Lapin de garenne, il remange certaines de ses crottes (caecotrophes) molles et informes, émises la nuit, ce qui lui permet une meilleure utilisation des protéines et des vitamines contenues dans ses aliments.
Répartition
Le lièvre est réparti en Eurasie et en Afrique. En France il est présent dans tous les départements.
Les prédateurs
Presque toute l'arche de Noé.
Le danger vient du ciel : presque tous les rapaces. Une préférence marquée du busard de plaines pour les levrauts et de l'aigle de l'autour et du Grand-duc pour les adultes.
Le danger vient de la terre : les levrauts craignent les serpents, les sangliers et les renards. Les adultes, eux, doivent se méfier des renards, des lynx, des loups, des chasseurs et, beaucoup plus sournois, des voitures.
Carte d’identité du lièvre
Ordre : léporidés
Famille : lagomorphes
Durée de vie : 12,5 ans maximum.
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.