Notre sélection des meilleurs peplum
Publié le - Mis à jour leUn péplum, des pépla
Même s'il émerge en Italie dans les années 1910 (Cabiria, de Giovanni Pastrone, 1914), on ne parle de peplum qu'à partir de la fin des années 1950 (Les Dix Commandements, Ben Hur, etc.). Ce sont les cinéphiles du cinéma Mac-Mahon, emmené par le réalisateur français Bertrand Tavernier (récemment : Dans la brume électrique, 2009), qui utilise pour la première fois le terme "peplum". Celui-ci n'est autre qu'un dérivé du latin "peplos", qui désigne une tunique féminine. Dès lors, le terme est repris dans le monde entier et représente un sous-genre du film d'aventures dont l'intrigue se déroule dans le contexte de l'antiquité (Rome antique, Grèce, Egypte, etc.).
Les peplum les plus connus du grand public ont été tournés dans le courant des années 1950 - 1960. Les américains profitent alors du célèbre studio de cinéma italien CineCitta et donnent vie à des mises en scène fastueuses. C'est à ce moment que sont réalisées les fresques antiques Quo Vadis (qui permit notamment de sauver de la faillite le célèbre studio de production MGM), Ben Hur et Cléopâtre. Sur le plan économique, le cinéma italien est alors sous son meilleur jour. Trois oeuvres principales issues de la littérature sont à l'origine de la plupart des peplum : Les derniers jours de Pompéi (Edward Lytton, 1834), Ben Hur (Lewis Wallace, 1880) et Quo Vadis ? (Henryk Sienkiewicz, 1895).
Mais après l'échec commercial de Cléopâtre en 1963 et La Chute de l'Empire Romain en 1964, le genre se meurt petit à petit. Sans doute l'aspect désuet et trop classique des scénarios y est-il pour quelque chose. Le thème ne donne alors naissance qu'à une série de films érotiques dont l'intrigue se déroule durant l'antiquité. Il faudra attendre l'année 2000 et le Gladiator de Ridley Scott pour enfin voir le peplum renaître de ses cendres grâce aux prouesses techniques permises par les effets numériques. A noter que si l'on considère souvent 300 (Zack Snyder) comme un peplum, celui-ci s'apparente davantage à l'heroic-fantasy. Voici notre sélection des meilleurs peplum de l'histoire du cinéma.
Intolérance, de David Wark Griffith
L'histoire de l'intolérance au fil des âges, racontée au travers de quatre histoires distinctes situées chacune à une époque différente. Au travers des siècles, l'intolérance a toujours fait office de barrage à l'amour et la charité : les mêmes passions, les mêmes liesses, les mêmes afflictions se répètent inlassablement au fil du temps. Pour dénoncer cette éternelle cruauté, quatre évènements : la répression des grèves (aujourd'hui), la Saint-Barthélemy (1572), la Passion du Christ (33) et Babylone (- 539).
Un an seulement après le fantastique Naissance d'une Nation (1915), le réalisateur David Wark Griffith met en scène Intolérance, un film dont le gigantisme et la portée laissent sans voix. Irrité par les nombreuses critiques à son égard (accusations de racisme, etc.), l'ambition du cinéaste est alors démesurée. C'est l'une des premières fois de l'histoire du cinéma que l'on parvient à donner naissance à un projet de cette envergure : l'ampleur spatio-temporelle est inédite. 400 000 dollars (une somme colossale pour l'époque) et pas moins de 16 semaines de tournage sont nécessaires. Basés sur des recherches archéologiques éminentes, les décors sont tout simplement impressionnants. La plupart des segments sont superbes d'un point de vue formel. Mention spéciale pour la partie intitulée "The Fall of Babylon", clairement inspirée du fameux peplum Cabiria, de l'italien Giovanni Pastrone (et que Griffith rêvait secrètement d'égaler). On notera que la grande force d'Intolérance est de parvenir à mettre en scène plusieurs époques offrant un regard pertinent sur le monde contemporain. Une remarquable dénonciation de l'injustice du monde.
Le Signe de la Croix, de Cecil B. DeMille
De plus en plus nombreux dans l'Empire Romain, les chrétiens tourmentent profondément l'Empereur Néron. Il pense que leur multitude pourrait prochainement se révéler une puissance politique insoupçonnée à même de le terrasser. Bientôt, celui-ci ordonne à ses soldats avides de reconnaissance de traquer sans relâche les chrétiens. Pour rester dans l'anonymat, ces derniers sont contraints d'utiliser un signe distinctif : le poisson. Injustement capturée, Mercia, une chrétienne, évite la prison grâce à l'appui du préfet de Rome Marcus Superbus, tombé amoureux d'elle. Mais Poppée, épouse de Néron, convoite Marcus et décide de persécuter Mercia…
Le Signe de la Croix marque le retour du cinéaste Cecil B. DeMille dans les studios de la Paramount, après s'être absenté pour tourner trois films pour la MGM. Quelque peu oublié depuis Le Roi des Rois (1927), il renoue avec le succès en mettant superbement en scène la décadence de Rome. Au détour du dédale de la Paramount, DeMille croise l'actrice Claudette Colbert et lui demande tout de suite d'interpréter pour lui l'impératrice la plus vicieuse de l'histoire : Poppée. Pourtant habituée à la comédie, la jeune femme saute sur l'occasion et accepte. Peu de temps plus tard, le réalisateur tourne une séquence où l'on voit Poppée, dans sa piscine toute en marbre, prendre un bain de lait. Cette scène fait désormais partie de la mythologie hollywoodienne. Même chose pour la séquence sensationnelle de l'incendie de Rome, qui nécessita à elle seule plus de quatre mille figurants. Un des meilleurs peplum de l'histoire du cinéma.
À noter que Cecil B. DeMille connaît personnellement, au moment du tournage, William Hays, le célèbre sénateur américain gardien de la moralité au cinéma. Grâce à cette amitié, il lui est permis d'enfreindre un certain nombre de codes (cf. "code Hays") alors de mise. En témoignent les passages de l'orgie et des jeux du cirque, qui par leur réalisme et leur brutalité, sont longtemps restés inégalés.
Quo Vadis, de Mervyn Leroy
Rome, 64 après Jésus Christ. Marcus, un consul renommé, reste émerveillé par la beauté de Lygie, une esclave de Néron. L'empereur décide alors de lui en faire cadeau. Mais bientôt, la jeune femme parvient à s'enfuir de la demeure de Marcus à l'aide de son ami le géant Ursus et se réfugie parmi les chrétiens. Touché par la gentillesse et la grandeur d'âme de cette communauté et de leur chef Pierre, Marcus préfère finalement la laisser libre. Mais lorsque Néron, au cours de l'une de ses récurrentes poussées de colère, met le feu à Rome, les chrétiens sont accusés à tort. Marcus ne désire alors qu'une seule chose : sauver Lygie et Ursus des flammes…
Connu pour avoir sauvé le studio de la Metro Goldwyn Mayer (MGM) in-extremis de la faillite, Quo Vadis est un brillant peplum où l'on retrouve les acteurs Robert Taylor (Traquenard, 1958) et Deborah Kerr (Tant qu'il y aura des hommes, 1953). Dans le rôle de Néron, l'acteur Peter Ustinov donne libre cours à un numéro de cabotinage mémorable. Côté musique, on retrouve le compositeur Hongrois Miklos Rozsa, notamment célèbre pour avoir collaboré avec les réalisateurs Billy Wilder, Richard Thorpe ou encore Fritz Lang.
La Terre des Pharaons, d'Howard Hawks
Le pharaon Cheops est depuis toujours fasciné par la mort. Tant et si bien qu'il demande un jour à Vashtar, son architecte et esclave, d'édifier pour lui un mausolée gigantesque et impénétrable. En compensation, le pharaon lui promet la liberté. Durant de longues années, la construction de la sépulture se poursuit. La nouvelle épouse de Chéops, une jeune princesse de Chypre, se nomme Nellifer. Pourtant frappé d'une quasi-cécité, Vashtar continue la construction et entame la partie la plus périlleuse du projet : le chemin secret qui amènera au tombeau et dans lequel reposera le pharaon.
Statique mais spectaculaire, la mise en scène de La Terre des Pharaons nous rappelle que nous sommes bien dans un film signé par le grand Howard Hawks (Scarface, La Captive au Yeux Clairs, L'impossible Monsieur Bébé). Superbement éclairés et orchestrés, les plans d'ensemble qui mettent en images les esclaves s'escrimant à tirer de toutes leurs forces sur les blocs de pierre sont saisissants. On sent là tout le poids de ces roches gigantesques, tout comme les coups de fouet que leur assènent les geôliers. Tout est monstrueusement beau. En un an, trois étages de blocs de pierre sont façonnées, cimentées de larmes et de sang, mais on en comptera plus de deux cent. Combien d'existences sacrifiées pour la tombe d'un seul ? Grandiose tragédie.
À noter que le romancier William Faulkner participa notamment à l'écriture du scénario.
Les Dix Commandements, de Cecil B. DeMille
Pour éviter que les fils d'Israël ne deviennent plus nombreux que les Egyptiens, le pharaon ordonne de massacrer tous les nouveaux nés hébreux de sexe masculin de son royaume. Pour permettre à son fils de garder la vie sauve, une jeune mère dépose son bébé dans un panier en osier qu'elle laisse dériver sur le Nil. Découvert par la fille du pharaon, ce dernier est recueilli au sein de la famille royale. Baptisé Moïse, il devient bientôt le favori du pharaon, qui voit en lui son successeur au trône. Dominé par la jalousie, Ramsès, le prétendant légal, cherche bientôt un moyen d'évincer celui qu'il considérait jusqu'alors comme son propre frère.
Fort de sa grande expérience dans le peplum, le réalisateur Cecil B. DeMille met en scène pour la seconde fois Les Dix Commandements, après un premier film tourné en 1923. Mais dans cette version, le cinéaste se focalise uniquement sur le récit biblique (la version de 1923 contenait une seconde partie se déroulant de nos jours). Bénéficiant d'un technicolor époustouflant, ce long métrage impressionna à l'époque grâce à des effets spéciaux sidérants (récompensés par un oscar en 1956). Mention spéciale pour la mise en scène, qui donne souvent le sentiment de regarder un tableau. A noter que plus de 10 000 figurants auront été nécessaires pour certaines séquences.
Ben Hur, de William Wyler
Judas Ben Hur, prince de Judée, et sa famille, accueillent dans leur vaste demeure Messala, un ami d'enfance envoyé à Jérusalem pour prendre la tête d'une garnison. Les deux hommes trinquent à leurs retrouvailles. Mais ils s'aperçoivent vite tous deux que leurs caractères ne s'accordent plus : tandis que Ben-Hur pense à la liberté de son peuple, Messala loue la grandeur de Rome. Quelques jours plus tard, alors qu'un cortège romain arpente les rues de Rome pour célébrer l'investiture du nouveau gouverneur, la sœur de Ben-Hur fait accidentellement tomber une pierre sur le convoi. Messala ordonne aussitôt à ses gardes de faire emprisonner Ben-Hur ainsi que sa famille…
Célèbre pour sa course de char (qui aura nécessité à elle-seule cinq mois de préparation, 78 jours de tournage et 15 000 figurants), Ben Hur est un peplum culte et sans aucun doute l'oeuvre du genre la plus visionnée. En Judas Ben-Hur, l'acteur mégalomane Charlton Heston est alors au sommet de la gloire. S'il ne s'agit incontestablement pas du film le plus réussi du genre, celui-ci fait néanmoins partie des incontournables. En 1960, il est le premier long métrage à remporter onze oscars, mais sera rejoint en 1998 par Titanicet en 2004 par Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi.
À noter qu'à la demande de William Wyler, le lion du logo de la société de production MGM apparaissant au début du film est fixe. Jamais plus le studio n'accepta une telle chose par la suite.
Spartacus, de Stanley Kubrick
Empire romain, 69 avant Jésus Christ. Dirigée par Batiatus, l'école de Capoue est le théâtre d'une vive révolte de gladiateurs. Spartacus, un esclave de Thrace, prend la tête de cette insurrection. Accompagné de ses amis Varinia et Antonius, il forme une armée avec laquelle il se replie sur les flancs du Vésuve. Pour mettre fin au désordre, une garnison de Rome est envoyée, mais elle est bientôt écrasée par les esclaves. Désemparé, le Sénat s'inquiète…
D'abord destinée au réalisateur Anthony Mann, la mise en scène du film Spartacus fut finalement confiée à Stanley Kubrick (à l'initiative de Kirk Douglas). À l'époque, le jeune cinéaste est encore assez méconnu du grand public. Peu enchanté de mettre en scène cette commande, il reste néanmoins, comme à son habitude, très méticuleux. Par perfectionnisme, il va jusqu'à étiqueter l'emplacement de chacun des figurants pour les besoins d'une bataille. Pour cette même séquence, composée d'un seul et unique plan, pas moins de 70 prises seront nécessaires. Côté casting, Stanley Kubrick fait appel à de nombreux acteurs reconnus à l'époque : Kirk Douglas, Laurence Olivier, Peter Ustinov, Charles Laughton ou encore Tony Curtis. Un peu comme avec son précédent film Les Sentiers de la Gloire, Spartacus fait l'objet de nombreuses critiques à sa sortie. Rédigé par le très libertaire Dalton Trumbo (réalisateur de Johnny s'en va-t-en guerre), le scénario de Spartacus est alors perçu comme une critique du maccarthysme. Par ailleurs, certaines scènes sanglantes choquent fortement à l'époque. Malgré son tournage chaotique, Spartacus est un des peplum les plus brillants de l'histoire du cinéma.
Le Colosse de Rhodes, de Sergio Leone
En 280 avant Jésus Christ, un héros militaire grec du nom de Darios rend visite à son oncle sur l'île de Rhodes. Les habitants de cette dernière sont en fête : la construction d'un colosse, titanesque statue d'Apollon servant de rempart contre la Grèce, vient d'être achevée. Mais la célébration se voit troublée par une tentative d'assassinat sur le roi Xerxès, perpétrée par un groupe de rebelles. Impliqué parmi eux, Darios est bientôt capturé, mais un tremblement de terre s'abat brusquement sur la cité…
Premier film réalisé en personne par Sergio Leone, Le Colosse de Rhodes est une oeuvre qui s'amuse à détourner les codes du péplum. Tout est ici accentué dans une optique de dénonciation : les flèches transpercent les gorges, les costumes, excessivement ajustés, sont souvent anachroniques, les décors sont visiblement factices, etc. Quant à la pharaonique sculpture de Rhodes, elle semble faire office d'anti-Statue de la liberté. Contrairement à la dame de Bartholdi, qui brandit sa flamme pour accueillir avec bienveillance les migrants, le colosse se veut une figure protectrice et un rempart contre l'étranger. À noter que Le Colosse de Rhodes peut être lu comme une relecture de La Mort aux Trousses, d'Alfred Hitchcock. Comme le personnage principal interprété par Cary Grant, le héros Darios se retrouve en plein milieu d'une guerre (ici entre résistants Grecs et envahisseurs Phéniciens). Mais cette fois-ci, la séquence du mont Rushmore est remplacée par celle du Colosse de Rhodes. En somme, Le Colosse de Rhodes est un peplum étonnant mais attachant qui signe efficacement la fin du genre.
Cléopâtre, de Joseph L. Mankiewicz
48 avant Jésus Christ. L'Empire romain et l'Egypte traversent chacun une crise profonde. D'un côté, Jules César vient de sortir victorieux d'une guerre civile ; de l'autre, Cléopâtre et Ptolémée se disputent la couronne. Dans l'intérêt de Rome, Jules César part remettre de l'ordre à Alexandrie. Sur place, il est charmé par la jeune Cléopâtre et l'aide bientôt à accéder au trône. Deux ans plus tard, alors que la reine d'Egypte vient lui rendre visite à Rome, Jules César est assassiné par Brutus…
Somptueux technicolor, Cléopâtre est certainement le peplum le plus remarquable de tous. On ne peut qu'être admiratif devant le ballet pharaonique qu'offre Cléopâtre et ses troupes lors de son arrivée à Rome. Elle émerveille les spectateurs de la ville et la capitale de l'Empire romain est à ses pieds. Même Marc-Antoine finit par admettre qu'il n'y a rien eu de plus beau depuis Romulus & Remus. Mais il n'aura pas été nécessaire d'attendre ce moment pour voir Jules César s'agenouiller devant la reine d'Egypte. Au cours de la fameuse séquence du tapis, déjà, l'empereur romain est contraint de se baisser pour aider Cléopâtre à se relever. De bout en bout, le réalisateur Joseph Mankiewicz dessine la domination de cette femme. Plus tard, Marc-Antoine se prosternera à son tour, mais à l'inverse de César non pas par admiration, mais en vaincu. Avec ses décors plus titanesques les uns que les autres, ses compositions dignes des peintures de la Renaissance et ses costumes opulents, Cléopâtre n'est à manquer sous aucun prétexte. L'actrice Elizabeth Taylor aura rarement été aussi rayonnante.
La Chute de l'Empire Romain, d'Anthony Mann
Convaincu que son père Marc Aurèle est sur le point de le déposséder du trône, Commode ordonne de l'assassiner. Soutenu par ses soldats, il condamne ensuite à l'exil sa soeur Antonia et son ami Livius, qui avait été choisi par l'empereur défunt pour lui succéder. Les années passent et Commode devient de plus en plus imprévisible. Sa folie et son insouciance sont telles qu'elles entrainent bientôt de nombreuses révoltes dans les provinces de l'Est. Réhabilité, Livius refait surface à Rome. Mais scandalisé par les actes déments de Commode, il projette de le renverser…
Profondément humilié après avoir été écarté du tournage de Spartacus quatre ans plus tôt, Anthony Mann souhaite marquer les esprits avec un peplum grandiose. Cette petite vengeance se concrétise enfin en 1964, alors que le genre du peplum montre des signes de faiblesse (échec commercial retentissant du film Cléopâtre). Après avoir un temps pensé à Charlton Heston pour interpréter le personnage principal, c'est finalement Stephen Boyd (adversaire d'Heston dans Ben Hur) qui décroche le rôle. Sans pour autant atteindre la maestria des plus grands peplum, La Chute de l'Empire Romain reste un film remarquable. La bataille finale où se confrontent les légions romaines et les Barbares dans une forêt enneigée est tout simplement magistrale. Comme le disait lui-même le metteur en scène Anthony Mann, on retrouve dans ce long métrage des éléments semblables à nos sociétés : la chute de Rome nous renvoie à la chute de nos propres empires. La succession de Marc Aurèle est mise en scène avec un souci de réalisme rare. Mais le plus important n'est pas là : les histoires individuelles des personnages sont réussies et enrichies par une distribution flamboyante. Malgré un échec commercial cuisant (à peine 2 millions de dollars de recettes pour un budget de plus de 20 millions), La Chute de l'Empire Romain reste un peplum incontournable. À noter que le forum romain que l'on voit à de nombreuses reprises au cours du film est l'un des décors les plus grands jamais réalisés pour un film (437 mètres de long sur 251 de large). Pour le construire, 1 100 ouvriers ont travaillé 7 mois durant pour ériger plus de 600 colonnes, 350 statues et 27 bâtiments à échelle humaine.
On remarquera que le film Gladiator s'est largement inspiré de l'intrigue de ce long métrage.
Troie, de Wolfgang Petersen
1 200 avant Jésus Christ. Agamemnon, roi des Mycènes, tente d'annexer l'ensemble de la Grèce à son propre royaume. Pour l'aider dans cette tâche, il peut compter sur l'aide d'un héros presque immortel : Achille. Ménélas, frère d'Agamemnon et roi de Sparte, vient de signer la paix avec Troie. Ce dernier reçoit pour l'occasion chez lui les fils du roi Priam, Hector et Pâris. Mais Pâris s'éprend de la femme de Ménélas, Hélène de Sparte, et leur aventure s'ébruite. Fou de rage, le roi de Sparte fait appel à Agamemnon, qui voit là un prétexte pour s'emparer de la ville de Troie.
Certes, la qualité du film Troie est discutable à plus d'un titre. On y mélange volontiers la Grèce, l'Asie, l'âge de bronze et celui du fer. Par ailleurs les détails historiques et esthétiques sont douteux. Mention spéciale, néanmoins, pour les costumes plus vrais que nature. Mais peu importe : ce film n'a, contrairement à une oeuvre comme Gladiator, d'autre ambition que celle d'offrir du grand spectacle. Le long métrage a coûté près de 200 millions de dollars et ça se voit : les décors en images de synthèse sont démesurés, les troupes d'assaillants se dessinant sur l'horizon n'ont jamais été aussi nombreuses, les combats sont homériques. Avec son casting cinq étoiles et ses batailles grandioses, Troie est un plaisir coupable quise déguste de préférence sur grand écran. À noter que si la profondeur des personnages est dans l'ensemble assez faible, Achille (Brad Pitt) quitte son rôle de playboy dans la seconde moitié du film et permet de raviver nettement l'ensemble.
Mais aussi…
- Cabiria, de Giovanni Pastrone, 1914
- La Femme du Pharaon, d'Ernst Lubitsch, 1922
- Cléopatre, de Cecil B. DeMille, 1934
- Les Derniers Jours de Pompéï, de Marcel L'Herbier, 1950
- David et Bethsabée, d'Henry King, 1951
- Le Fils Prodigue, de Richard Thorpe, 1955
- Hélène de Troie, de Robert Wise, 1955
- La Bataille de Marathon, de Jacques Tourneur, 1959
- Barabbas, de Richard Fleischer, 1961
- Le Roi des Rois, de Nicholas Ray, 1961
- La plus grande histoire jamais contée, de George Stevens, 1965
- La Bible, de John Huston, 1966
- Gladiator, de Ridley Scott, 2000
- Alexandre, d'Oliver Stone, 2004
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