La légende de Rome
Remus et son frère jumeau Romulus sont considérés comme les fondateurs de la ville de Rome.
Fils de Mars, ils furent abandonnés nouveau-nés aux eaux du Tibre dans un panier. Ils survécurent, protégés des Dieux, et furent découvert à l'entrée de la grotte du Lupercale, au pied du Palatin, où une louve les avaient recueillis.
Quelques méchants loups célèbres
Les loups à Paris
En septembre 1439, ils mangèrent 14 personnes entre Montmartre et la porte Saint-Antoine, dans les vignes et les marais. Un de ces loups surnommé Courtault (il avait perdu sa queue dans les batailles qu'il avait menées) avait la réputation d'être horrible et terrible. On disait aux gens qui sortait de la ville "Gardez-vous de Courtault !". Il fût pourchassé et abattu. Sa dépouille fut mise dans une brouette et promenée dans tout Paris. Ceux qui l'avaient tué firent bonne "cueillette" auprès des curieux. (Voir Le roman des oiseaux et des bêtes de chasse de Paul Vialar)
De curieux loups
Voici ce que nous raconte le Baron Dunoyer de Marmont dans Histoire de la chasse en France : Après les guerres de la Ligue (1589-1593), qui avaient été en Bretagne plus atroces que partout ailleurs, les loups, s'étant habitués à se gorger de chair humaine, trouvèrent cette curée si appétissante, que pendant 7 ou 8 ans, ils attaquèrent les hommes, même armés, pénétrèrent dans les villes, y enlevèrent les femmes et les enfants. C'était par les chiens qu'ils avaient commencé leurs attaques dans les villages, "comme si par leur instinct naturel ils eussent projeté qu'ayant tué les gardes, ils auraient bon marché des choses gardées". Lorsqu'il y avait en un village quelques mauvais chiens de défense, ils savaient fort bien envoyer un des leurs qui le provoquait au combat et l'attirait vers l'embuscade où se tenaient ses compagnons. On remarqua aussi qu'ils sautaient à la gorge de leurs victimes humaines pour les empêcher de crier, et qu'ils savaient les dépouiller de leurs habits pour les dévorer. "Telles ruses mirent dans l'esprit du simple peuple une opinion que ce n'estoient point loups naturels, mais que c'estoient des soldats trépassés qui estoient ressuscités par la permission de Dieu pour affliger les vivants et les morts, et communément parmi le peuple les appeloient-ils en leur breton : tut-bleiz, c'est-à-dire gens-loups".
Curieux loups même garous qui sauraient éliminer tous les chiens d'un village, tuer en silence et déshabiller leurs victimes.
La bête du Gévaudan
Un autre loup fabuleux, la fameuse bête du Gévaudan, avait une légère tendance à attaquer les jeunes filles. Sur la centaine d'attaques mortelles qu'elle a perpétrée entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767, on a même retrouvé certaines de ses victimes dénudées, leurs vêtements soigneusement déposés à côté de leurs corps sans vie. Drôle de bête !
Les meneux de loups
Autrefois des chemineaux, accompagnés de loups apprivoisés, parcouraient les campagnes. Ces personnages faisaient danser des loups qu'ils avaient pris, très jeunes, à la sortie du liteau. Ils entretenaient eux-mêmes leur mauvaise réputation en prétendant, contre salaire, obliger les loups d'un pays à les suivre.
La fourrure du loup est une fourrure chaude et épaisse si l'animal a été abattu alors qu'il avait son poil d'hiver.
La viande de loup est unanimement réputée infecte et nauséabonde.
Les dents de loup servaient aux orfèvres pour polir les métaux.
Les seules ressources que les hommes aient pu tirer des loups le furent à l'occasion de la chasse. Celui qui tuait un loup pouvait exiger la reconnaissance de la communauté. Il allait de hameau en hameau en exhibant la dépouille de sa victime. Il recevait toutes sortes de gratifications, parfois en espèces mais le plus souvent en nature sous forme de nourriture et surtout de boissons. Une légende tenace affirme même qu'il avait à l'occasion droit de cuissage.
Pendant la Terreur (1792- 1793), certains gentilshommes sauvèrent leurs têtes parce qu'ils étaient réputés être les seuls capables de lutter contre les loups.
La charge de lieutenant de louveterie est la plus ancienne institution française. On doit sa création à Charlemagne. De nos jours, il existe un lieutenant de louveterie par canton. Il est nommé après enquête par le préfet et prête serment devant le tribunal d'instance. C'est le seul fonctionnaire bénévole de la république. Il exerce ses fonctions en régulant, à l'aide de battues administratives et de piégeage, les populations d'animaux sauvages dont le surnombre pose problème à la population (renards, sangliers, lapins dans les cimetières, fouines dans les greniers).
Les loups et l'art
- Le Petit Chaperon Rouge et Le Petit Poucet, tirés des Contes de ma mère l'Oye (1697) de Charles Perrault ;
- Alfred de Vigny, La mort du loup (poésie) ;
- Alexandre Dumas, Le meneur de loups, 1857 ;
- Le Livre de la jungle, Rudyard Kipling, 1894. Histoire d'un enfant, Moogli, recueilli et élevé par des loups ;
- Croc Blanc, Jack London, 1903 ;
- Dans l'oeuvre de Tex Avery, le loup mondain est omniprésent ;
- Les Trois petits cochons, adaptation du conte folklorique en dessin animé de Walt Disney, 1933 ;
- Pierre et le Loup, conte musical de Serge Prokofiev ;
- Les loups sont entrés dans Paris, chanson de Serge Reggiani ;
- Le loup, la biche et le chevalier, chanson d'Henri Salvador.
Les loups sur les blasons
Il est présent dans 1 % des armoiries animalières modernes, loin derrière, les léopards, les lions ou même les ours. Souvent on ne célèbre pas l'animal lui-même mais celui qui l'a tué.
En France, le grand louvetier portait sur son écu deux têtes de loup de front. Le loup est présent sur les blasons normands (Hugues d'Avranches) ainsi que sur les blasons écossais, anglais et allemands.
Les loups et les mots
Le liteau : c'est l'endroit où les loups se reposent.
La tanière : c'est l'endroit où la louve met bas. On peut noter que le mot tanière est emprunté à l'ancien nom du blaireau le tesson, la tanière était alors l'endroit où résidait le tesson. Par extension tanière s'applique maintenant aux autres animaux sauvages.
La louvarde : c'est une jeune louve.
Le louvard : c'est un jeune loup.
Le louveteau : c'est le petit du loup.
Le louvetier : c'est celui qui est en charge de la destruction des loups.
Le loup-cervier : c'est l'ancien nom du lynx.
Mots de la forme latine : lupus
Un lupanar : c'était le bordel des romains. Le mot existe en référence aux moeurs dissolues que l'on prêtait à la louve. Le lupanar de Pompéi a été miraculeusement épargné par l'éruption du Vésuve peut-être grâce à Luperca, une divinité qui était la personnification de la louve fondatrice. Des prêtres, les luperques, vêtus de peaux de loup avaient pour tâche de les célébrer autour du mont Palatin à Rome.
Lupus : une maladie qui laisse la peau comme après une morsure de loup.
Mots de la forme grecque : lucos
Le lycanthrope : c'est le loup-garou exactement l'homme-loup. Certains prétendent que ces créatures ont réellement existées. Elles étaient peut-être des humains atteints en même temps de l'ergot du seigle (cela expliquerait les hallucinations) et de la rage (cela expliquerait l'agressivité).
Le lycée : lycée était un quartier de la capitale grecque voué à la culture. Près d'Athènes, une colline était jadis occupée par des loups (lucos). Quand les animaux partirent, Socrate l'occupa et y enseigna les sciences.
Le lycoperdon : c'est un champignon appelé vesse de loup, littéralement un pet de loup. Nom qui se justifie quand on sait que lorsqu'on donne un coup de pied à une vesse de loup bien mûre elle éclate en un joli nuage de spores.
Le lycopersicum : c'est le nom latin de la tomate. On a cru que la tomate été toxique d'où l'idée de la rapprocher du loup qui est dangereux.
Le loup et la patronymie
Tous les Leloup, les Louvet, Louveau, Louvel ainsi que les Loubet, Loubat, et les Leleu, Lelu ont tous un patronyme qui évoque le loup. Tous les Louvier, Loubier, Lasbleiz ont eu sûrement dans leurs ancêtres un louvetier.
Le loup et la toponymie
Villes et villages dont le nom est directement lié au loup : Chanteloup, Canteleu, Louviers, Laloubère, et bien-sûr le palais du Louvre. Les lieux- dits : Pisse loup, Pet de loups, Fosse loup, La leu.
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.