Comment reconnaître l’orque ?
L'orque présente un patron de coloration très particulier, unique chez les cétacés. Il faut cependant préciser qu'il existe plusieurs types d'orque, en fonction des aires géographiques et de l'écologie des populations. Des études plus poussées sont nécessaires pour déterminer s'il s'agit de sous-espèces ou d'espèces à part entière. Il y a de fortes chances que la taxonomie des orques change dans un futur proche. En attendant ces études, nous décrirons l'orque comme une unique espèce à répartition globale.
Description
L'orque montre un patron de coloration très sophistiqué, en noir et blanc. Le ventre est blanc alors que le dos est noir, mais deux marques blanches en arrière de l'oeil sont immanquables. Le corps est massif, bien que parfaitement hydrodynamique. Un long aileron dorsal est immédiatement remarquable, il peut atteindre 2 mètres chez le mâle. A la basse de cet aileron, une tache grisâtre, à forme de selle, est visible. Le museau est plutôt court, le melon moyennement développé. Dans l'ensemble, la silhouette évoque puissance et force, sans pour autant nuire à la rapidité de l'animal. De fait, grâce à sa taille et sa force, l'orque est le plus rapide des delphinidés, près de 70 km/h. Un trait physique intéressant est le fort développement des nageoires pectorales, plus longues que chez les dauphins, mais également plus arrondies. Le dimorphisme sexuel influence la taille et les proportions : les mâles sont plus grands, et leur aileron dorsal comme leurs palettes natatoires pectorales sont proportionnellement plus développés.
Ce sont les caractéristiques générales des orques, mais si on regarde de plus près, on s'aperçoit que la situation est beaucoup plus complexe, comme c'est souvent le cas avec des espèces à si grande répartition. Il existe au moins 5 types d'orques identifiés, et ce n'est probablement que le début.
Pour la seule zone antarctique, on dénombre trois morphes :
- une population d'orques présente les caractéristiques habituelles ;
- une deuxième est plus petite avec une robe grisâtre sur le dos ;
- la troisième est encore plus petite avec les deux tâches blanches de la tête placées plus antérieurement.
Il semble que ces populations dépassent la définition de sous-espèces ou d'écomorphes. Elles n'ont pas la même écologie, ne se nourrissent pas des mêmes proies et ne semblent pas interfécondes en conditions naturelles. Il y a fort à parier que de futures recherches établiront l'existence de plusieurs espèces d'orques, bien que la divergence de toutes ces espèces soit extrêmement récente dans l'histoire de leur évolution.
Taille et poids
Le mâle peut mesurer près de 10 mètres pour 10 tonnes, une taille entre 7 et 8 mètres étant plus fréquente. La femelle peut atteindre 8,50 mètres pour 7 tonnes, mais là encore, on rencontre le plus souvent des femelles plus petites, entre 5 et 7 mètres.
Longévité
Le record mesuré est de 98 ans, pour une femelle. De fait, les femelles ont une espérance de vie plus élevée que celle des mâles
Ethologie de l’orque
Alimentation
L'alimentation dépend des populations d'orques considérées, on note des différences entre l'alimentation des orques sédentaires, des orques nomades et des orques du large (voir définitions plus bas). Mais globalement, l'orque est le super-prédateur des océans, elle peut attaquer absolument tous les animaux qui vivent dans les eaux, du poisson au cachalot, en passant par le requin. Une orque consomme plus de 200 kilos de nourriture par jour, et encore, c'est une moyenne. Pour les orques sédentaires, les poissons de taille moyenne à grande sont très recherchées, les populations du pacifique nord semblant adorer le plus grand des saumons du pacifique, le king salmon. Ce saumon arrive bien gras près des côtes en vue de la remontée des rivières pour sa reproduction, soit le plat parfait pour les orques. Mais beaucoup d'autres poissons sont consommés : des harengs, des thons , des raies, des requins en tout genre, par exemple le mako et le requin-marteau. Les céphalopodes sont également consommés, par exemple les pieuvres mais surtout de nombreuses espèces de calmars.
La technique de chasse des bancs de poissons ressemble à celle d'autres prédateurs, mais se termine différemment. Les orques encerclent les bancs pour les concentrer au maximum avant l'attaque. Cette phase est classique mais la suite est propre aux orques. Lorsque la concentration est suffisante, des orques entrent dans le banc et envoient de violents coups de queue, tuant instantanément de nombreux poissons. Il ne reste plus qu'à les manger un par un. C'est un mode de chasse très productif, et plus économique que des attaques répétées dans le banc à grands coups de mâchoires.
L'alimentation dépend des populations d'orques considérées, on note des différences entre l'alimentation des orques sédentaires, des orques nomades et des orques du large (voir définitions plus bas). Mais globalement, l'orque est le super-prédateur des océans, elle peut attaquer absolument tous les animaux qui vivent dans les eaux, du poisson au cachalot, en passant par le requin. Un orque consomme plus de 200 kilos de nourriture par jour, et encore, c'est une moyenne. Pour les orques sédentaires, les poissons de taille moyenne à grande sont très recherchées, les populations du pacifique nord semblant adorer le plus grand des saumons du pacifique, le king salmon. Ce saumon arrive bien gras près des côtes en vue de la remontée des rivières pour sa reproduction, soit le plat parfait pour les orques. Mais beaucoup d'autres poissons sont consommés : des harengs, des thons , des raies, des requins en tout genre, par exemple le mako et le requin-marteau. Les céphalopodes sont également consommés, par exemple les pieuvres mais surtout de nombreuses espèces de calmars.
D'une façon générale, les orques sont des animaux très intelligents qui développent des méthodes de chasse sophistiquées et parfaitement adaptées aux différents types de proie. Ainsi, les proies et les méthodes de chasse des orques nomades sont totalement différentes. Les orques nomades de l'hémisphère sud attaquent les otaries et lions de mer en les coinçant contre la berge, le grand prédateur n'hésitant pas à s'échouer pour attraper sa proie qui tente de se mettre hors de portée sur la terre ferme. L'orque rejoint ensuite la mer en se contorsionnant pour se retourner. Les orques peuvent également attaquer les autres cétacés, y compris les plus gros. Des cas d'attaques sur la baleine bleue et le cachalot ont été reportés, même si pour le cachalot, les grands mâles sont évités. Le plus souvent, les orques tentent de séparer un petit avant de le dévorer. Mais ils peuvent également s'attaquer à un grand adulte, un des orques mordant la queue pour empêcher tout mouvement, tandis que les autres attaquent l'abdomen, engendrant des blessures souvent mortelles.
La morsure de l'orque est terrible, on a vu de requins de grande taille être mis en pièces par des femelles orques craignant une attaque sur leur petit. Ainsi même des gros spécimens de requin tigre ou de requin blanc ne sont pas à l'abri devant un groupe d'orques, voire devant une seule femelle orque bien décidée à protéger son petit.
Enfin, pour finir la liste des proies, on peut préciser que des manchots, des oiseaux marins en tout genre, ainsi que des tortues de mer sont souvent trouvés dans les contenus stomacaux. Au final, il n'y a pas une espèce animale de taille suffisamment décente pour être chassée qui peut prétendre éviter l'attaque de l'orque.
A part l'homme, le cachalot n'a guère qu'un ennemi, l'orque. On pourrait penser que les cachalots sont hors d'atteinte en raison de leur grande taille, mais l'orque est lui-même un grand cétacé, et surtout il attaque en groupe. Du coup, un jeune cachalot, ou même une femelle, ne peut survivre à l'attaque simultanée de plusieurs orques. Les grands cachalots mâles semblent cependant être hors de portée pour les orques.
Activité
L'activité est totalement différente selon les populations et également selon l'aire géographique, les proies disponibles et les écosystèmes n'étant pas les mêmes. Mais au sein d'une même aire géographique, on peut également trouver des orques aux comportements sociaux dissemblables.
Ainsi on distingue des orques qualifiées de « résidentes ». Elles forment des groupes sociaux complexes et fréquentent les mêmes sites avec assiduité. Ce sont les orques les plus étudiées de la planète, ces populations se rencontrant notamment dans le nord-est du Pacifique, et étant suivies par les chercheurs américains. Les orques des côtes norvégiennes semblent également se placer dans cette catégorie. Elles se nourrissent principalement de poissons et de calmars.
Les liens du groupe sont assurés par des vocalisations, un langage qui semble extrêmement complexe et varié. Il s'agit de groupes familiaux (une femelle et sa descendance) qui développent des relations durant une vie entière. On trouve parfois 5 générations successives d'orques dans le même groupe familial. Il est à noter que les orques ne se reproduisent pas au sein du même groupe familial, mais se croisent avec un autre groupe.
D'autres orques, appelées « nomades », ont un mode de vie totalement différent. Elles forment des groupes de plus petite taille, de 2 à 7 individus, avec des liens sociaux moins forts et des vocalisations moins complexes. Elles bougent en permanence le long de la côte et se nourrissent exclusivement de mammifères marins. Ces animaux ont surtout été observés sur les côtes d'Alaska, mais il semble que les orques du sud de l'Argentine et des Iles Crozet ont un comportement similaire.
Enfin, il existe des orques dites « du large », qui nagent au beau milieu des océans en formant des groupes de grande taille, jusqu'à 60 individus. Ils se nourrissent probablement de poissons, mais ces orques sont encore très peu connus.
Notons que les différents comportements sont associés à des morphologies dissemblables, ce qui veut dire qu'il y a probablement peu d'échanges génétiques entre les types d'orques et qu'on assiste à un début de spéciation. Par exemple, la nageoire dorsale des orques nomades est plus pointue que celle des autres orques. On observe également des différences dans le patron de coloration.
Reproduction
Les mâles comme les femelles deviennent mâtures autour d'une quinzaine d'années. Chez les orques résidentes, l'accouplement a lieu entre individus de deux groupes familiaux différents. La période de gestation est de 15 à 18 mois, le petit sera ensuite allaité pendant deux ans. Tous les individus d'un groupe participent à la protection d'un petit, et les échanges sociaux se font immédiatement. La femelle n'est pas fécondable de façon permanente, mais présente un oestrus suivi d'une période de non-fécondité de plusieurs mois. Elle donne rarement naissance à plus d'un petit tous les 5 ans. Il n'y a pas de saison particulière pour la reproduction, les petits naissant tout au long de l'année.
Carte d’identité de l’orque
Classe: Mammifères
Ordre : Cétacés
Famille : Delphinidés
Nom : Orcinus orca
Article réalisé par Arnaud Filleul.