Description de la perdrix grise
La perdrix grise a les pattes et le bec gris. Le plumage est gris brun, tout juste rehaussé par des touffes auriculaires orangées chez le coq et jaunes pale chez la poule. C'est un oiseau du Nord aux couleurs des matins brumeux et des ciels bas.Les mâles portent sur la poitrine des plumes brun foncé en forme de fer à cheval. La plupart des femelles n'ont pas cet honneur mais certaines poules, les plus âgées, le portent cependant, comme on disait jadis de certaines matrones qu'elles portaient la culotte.
Les autres perdrix
La perdrix rouge est un oiseau du soleil. Le bec et les pattes sont rouge vif. La gorge est blanche. Les plumes des flancs sont colorées et l'oiseau brille de tous ses feux sous les lumières crues du Midi.La bartavelle ressemble beaucoup à la perdrix rouge à la différence notable que le collier noir qui souligne sa gorge blanche est bien net alors qu'il se prolonge par une pluie de gouttelettes chez la rouge, comme si le Grand Peintre de l'Univers avait un peu trop chargé son pinceau ce jour-là.
Quand passaient les roquettes
Plusieurs dizaines de perdrix, ressemblant à la perdrix grise mais sensiblement plus petites et avec les pattes jaunâtres, arrivant d'on ne sait où, tombées du ciel un matin comme la manne sur les Hébreux traversant le Sinaï, pour disparaître le lendemain vers des contrées inconnues ont alimenté bien des légendes et des controverses.Les premières observations ont été relatées par Charles d'Arcussia en 1598. Par la suite, nombre d'auteurs n'ont fait que s'inspirer de ses écrits sans en avoir vérifié la véracité. Les chasseurs, hommes de terrain, ont souvent confirmé l'existence du phénomène et considéré la roquette comme une espèce à part entière en accusant les ornithologues qui le niaient de n'être que des naturalistes de laboratoire. Il semble, aujourd'hui, qu'on a fait l'amalgame entre des réalités différentes. Des perdrix grises de petite taille avec des pattes jaunâtres sont simplement de jeunes perdrix dont les pattes deviendront grises à l'âge adulte. C'est vrai pour toutes les perdrix grises.
Il peut aussi arriver que de jeunes oiseaux se rassemblent et forment une bande erratique. Le phénomène est rare mais il existe.
En fait, ces roquettes appartenaient plus sûrement à une sous-espèce, perdix perdix armoricana, qui était présente dans nombre de massifs siliceux pauvres d'Europe et dont on a souvent constaté une tendance à faire de grands déplacements. Des jeunes qui avaient la bougeotte mais certainement pas des perdrix grises migratrices. Dommage, mais on peut oublier cette prosaïque explication et continuer à penser, qu'un jour bénit des Dieux, repasseront les nuages de roquettes.
La perdrix grise est présente partout en Europe sauf dans les pays méditerranéens.
En France, on la rencontre dans les 2/3 nord du pays et aussi, de façon résiduelle, dans les Pyrénées où vit une sous espèce (perdix hispanansis).
Partout les populations sont en déclin, principalement à cause des évolutions en agriculture qui ont remplacé les mosaïques de petits champs aux cultures variées en grands espaces en monoculture.
Toutefois, c'est en France que les populations se portent le mieux. Cette situation privilégiée, permettant d'atteindre 40 couples et plus aux 100 ha dans certaines régions, est essentiellement due aux actions des chasseurs qui aménagent les territoires, mettent des agrainoirs et font des repeuplements.
Malheureusement les oiseaux d'élevage ont perdu, au fil du temps, les instincts vitaux servant à bien choisir l'endroit où faire son nid, comment échapper aux prédateurs et comment conduire ses jeunes sur les meilleurs places d'alimentation.
Presque tous ces oiseaux d'élevage sont d'origine danoise et ont été sélectionnés pour leur capacité à pondre de nombreux oeufs, qui sont ensuite placés dans des incubateurs et dont les jeunes qui en sont issus sont élevés sous des lampes. Plus aucune sélection naturelle ne se fait. Ces oiseaux d'élevage se sont croisés avec les oiseaux autochtones et, petit à petit, les souches locales ont disparu à jamais.
On ne pourra sans doute reconstituer de belles populations de perdrix grises que quand on aura travaillé sur leur génétique et qu'on aura su retrouver, par sélection, des oiseaux parfaitement adaptés à la vie sauvage.
Ne nous attristons cependant pas, tous les espoirs sont permis puisque la perdrix grise a toujours été le symbole de la fécondité, à un point tel que l'on prétend qu'une femme qui, la nuit, rêve de perdrix grises - et nous en connaissons tous - est enceinte ou le sera très bientôt.
Perdrix grise, vos papiers !
Classe : oiseauxOrdre : galliformes
Famille : phasianidés
Espèce : perdix perdix
Poids : 350 à 400 g
Article réalisé par Michel Durchon