Avant de reprendre une entreprise : mûrir son projet personnel
Avant de partir en quête d’une entreprise à racheter, mieux vaut mûrir son projet et savoir ce que l’on recherche. Le candidat à la reprise doit préalablement se livrer à une phase d’introspection. Celle-ci consiste à :
- définir son projet personnel ;
- s'interroger sur ses motivations et ses objectifs afin de s’assurer que le rachat d’une entreprise correspond vraiment à ses aspirations ;
- évaluer ses atouts et ses faiblesses ;
- jauger objectivement ses compétences, en n’hésitant pas à suivre des formations pour combler ses lacunes ;
- apprécier les éventuelles contraintes personnelles qui pourraient peser sur son projet ;
- s’informer sur le statut de repreneur ainsi que sur les avantages et inconvénients que peuvent lui offrir sa situation (bénéficiaire du RSA, chômeur, salarié…).
A savoir : reprendre une entreprise est un projet impactant, qui implique souvent un changement de mode de vie. Le candidat à la reprise doit mesurer les bouleversements familiaux risquant d’être occasionnés par son projet. Il doit aussi s’assurer du soutien de ses proches et, si possible, de leur adhésion.
Prévoir un apport financier conséquent
Dans la plupart des cas, un rachat d’entreprise coûte plus cher qu’une création d'entreprise. Le candidat à la reprise doit prévoir de mobiliser des fonds conséquents. Cependant, l’accès aux financements (aides publiques à la création et prêts bancaires) est plus aisé pour les repreneurs que pour les créateurs. Les financeurs peuvent en effet s’appuyer sur les précédents bilans et comptes de résultat de l’entreprise.
Savoir être patient
Si 300 000 entreprises devraient se retrouver sur le marché de la reprise dans les cinq prochaines années, trouver la « bonne affaire» prend du temps. Entre la recherche d’une entreprise à vendre, la phase de diagnostic et d’évaluation d'une entreprise, le montage du plan de reprise, celui du plan de financement, les négociations avec le cédant et la conclusion de la vente, il s’écoule généralement de 12 à 18 mois. Une période de latence à anticiper sur les plans financier, personnel et familial.
Avantages et inconvénients de la reprise d'entreprise
Reprendre une entreprise est moins aléatoire que d’en créer une : le taux de pérennité après 3 ans des reprises dépasse de 10 points celui des créations. Le repreneur n’a pas à endurer les incertitudes et les hasards d’une création. Il dispose d’emblée d’un outil de travail opérationnel, d’un personnel formé, d’une clientèle. Il bénéficie également d’un chiffre d’affaires qui lui permet de se verser immédiatement un salaire.
Si la reprise est moins risquée que la création, l’opération n’en est pas pour autant moins complexe. Dès que le rachat est acté, le repreneur doit endosser le rôle de chef d’entreprise et de manager. À l’inverse d’un projet de création, il n’a pas le temps de s’habituer à son nouveau costume. Le repreneur doit aussi parfois composer avec des salariés, des clients et des fournisseurs qui accueillent défavorablement le nouveau patron. Durant la phase de transition, il doit également maintenir de bonnes relations avec le cédant qui peut voir d’un mauvais œil ses méthodes.