Eléments à évaluer
L'acquisition d'une entreprise peut porter sur :
- des actifs isolés, comme une licence de taxi, le rachat d’une marque déposée, un bâtiment ;
- un fonds de commerce ;
- des parts sociales de Société Anonyme à Responsabilités Limitées (SARL) ;
- des actions de Société Anonyme (SA) ;
- la présentation d'une clientèle.
Avant de se lancer dans l'évaluation d'une entreprise, le repreneur et le cédant doivent s'entendre sur la teneur de l'achat : remboursement, ou non, des comptes-courants d’associés ; épuration de l’éventuel passif du bilan ; garanties accordées à la clientèle ; contrats de travail ; emprunts en cours ; crédit-bail...
Questions à se poser en amont
Avant de sortir la calculatrice, il est nécessaire d’étudier quelques points importants :
- quelle est la part du dirigeant dans la réussite de l’entreprise : le repreneur saura-t-il faire aussi bien ou pense-t-il faire mieux que le cédant ? ;
- quelle est la situation présente de l’entreprise : est-elle stable, en croissance, en perte de vitesse ? ;
- quel est l’impact du dirigeant sur les charges de l’entreprise : comment se rémunère le cédant, comment rémunère-t-il ses associés, ces rémunérations sont-elles « de marché » ou hors-normes ? ;
- quelle est la nature des relations du cédant avec ses fournisseurs : lui donnent-elles accès à des conditions d’achat susceptibles d’être remises en cause ?
Les réponses à ces différentes questions doivent être prises en compte par le repreneur afin de minorer ou, plus rarement, de majorer le prix de vente.
Différentes méthodes d’évaluation
Il n’existe pas une mais plusieurs méthodes d’évaluation des entreprises. Chacune apporte une vision de l’entreprise, plus ou moins pertinente selon ses caractéristiques (taille, situation financière, perspectives de croissance,…). Généralement, il convient de combiner les différentes méthodes pour obtenir une vision multi-facettes de l’entreprise.
- La méthode patrimoniale s’applique aux entreprises de taille moyenne, plutôt stables. Elle consiste à évaluer les actifs de l’entreprise (ce qu’elle possède), puis à retrancher la valeur de ses dettes, pour ainsi obtenir l’actif net.
Cette méthode donne une valeur "figée" de l’entreprise, qui ne tient pas compte de sa situation (en perte ou en croissance), de son potentiel économique ou de sa rentabilité. Elle donne simplement la valeur de remplacement ou de liquidation de l’entreprise ;
- La méthode comparative est adaptée aux reprises de commerces et d'activités artisanales. Elle consiste à comparer l’entreprise avec d’autres, présentant un profil similaire et dont la valeur de transaction est connue. Concrètement, cette méthode revient à calculer la valeur théorique d'une entreprise d'après un barème ou un coefficient (couramment appliqué au chiffre d’affaires) observés dans le même secteur d'activité et dans la même zone géographique. Il existe ainsi plusieurs barèmes, le plus utilisé étant celui édité par les éditions Francis Lefebvre.
Facile et rapide à mettre en œuvre, cette méthode donne de larges fourchettes, qui nécessitent d’être affinées ;
- La méthode de rentabilité peut être appliquée à toutes les entreprises. Elle consiste à estimer la valeur de l’entreprise au regard de sa capacité future à dégager des bénéfices. Dans les faits, cette méthode revient à apprécier la rentabilité prévisionnelle de l’entreprise en se basant sur ses résultats observés par le passé. Plusieurs formules de calcul sont alors employées : certaines s’appuient sur l'excédent brut d'exploitation, d’autres sur le résultat courant avant impôt ou encore sur la capacité d’autofinancement de l’entreprise.
Economiquement fondée, la méthode de rentabilité peut être sujette à discussions entre le repreneur et le cédant (choix de la formule de calcul, hypothèses de profits futurs…). Elle nécessite également de bien maitriser les principes et les règles de l’analyse financière.
A savoir : évaluer une entreprise n’est pas une mince affaire. A moins d’être un analyste financier expérimenté, le repreneur peut se faire aider par :
- les conseillers des chambres de commerce et d’industrie (CCI) ou des chambres des métiers de l’artisanat ;
- les multiples associations et fondations d’aide à la création et à la reprise d’entreprise ;
- un avocat d’affaires, un notaire ou un expert-comptable.