Formé dans les aliments riches en amidon cuits à haute température, l’acrylamide se retrouve aussi bien dans les produits industriels que dans les repas faits maison. L’Union européenne a fixé la teneur de cette substance cancérigène dans les produits industriels, mais des associations de consommateurs ont constaté que cette norme n’est pas respectée. Le Bureau européen des unions des consommateurs (BEUC) a lancé l’alerte et appelle à des mesures restrictives.
Substance cancérigène et génotoxique dans les biscuits, les frits et les chips, l’acrylamide a été découvert en 2002. Des études réalisées récemment par des associations de consommateurs révèlent que de nombreux produits industriels contiennent un taux très élevé de cette substance. Tour d’horizon.
Une forte concentration d’acrylamide dans les biscuits
En principe, la consommation de fruits et légumes est bénéfique pour la santé. Toutefois, leur effet sur l’organisme dépend de leur mode de préparation. Les aliments riches en amidon rôtis, frits ou cuits à plus de 120 °C contiennent de l’acrylamide, une molécule cancérigène. Des associations de consommateurs ont analysé plus de 500 produits industriels et ont constaté une forte concentration de cette substance. Les biscuits concentrent un taux particulièrement élevé de cette molécule cancérigène.
L’étude a démontré qu’un tiers des biscuits analysés présentent une teneur en acrylamide supérieure ou égale à la valeur maximale recommandée. Cette constatation est préoccupante, car ces produits sont souvent consommés par des enfants qui sont plus vulnérables aux impacts de cette substance en raison de leur faible poids corporel. Par ailleurs, 3 % des frites, 8 % des chips ainsi que 13 % des denrées pour enfant ne sont pas conformes aux normes. En outre, cette substance cancérigène se retrouve dans les biscuits pour bébés, le café, le pain, la pizza, le chocolat ainsi que le pop-corn.
Une meilleure protection des consommateurs à travers une règlementation
Des tests en laboratoire ont prouvé son effet cancérigène sur les animaux. En se basant sur les résultats de ces tests, les scientifiques ont déduit que cette substance est également cancérigène pour l’homme. En 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments avait déclaré que cette substance représentait une menace pour la santé publique. Une mesure règlementaire européenne fixant le taux d’acrylamide dans les fast-foods, les produits industriels et les restaurants est entrée en vigueur en 2018. Le BEUC n’est pas satisfait de cette mesure et appelle à la diminution de ce seuil. Il réclame également une mesure plus contraignante pour les fabricants. Une alimentation équilibrée figure parmi les meilleures solutions pour éviter les maladies causées par les molécules nocives. Apparemment, manger bio réduit les risques de cancer.