Malgré l’évolution de la mentalité, les stéréotypes et les clichés ont la peau dure au niveau de la société. Ainsi, depuis des années, être enfant unique est perçu comme un handicap au regard des autres. Les petits sans frères ni sœurs se voient attribuer toutes sortes d’appellations : égoïstes, enfants rois, trop gâtés ou trop couvés. Pourtant, le fait de grandir seul n’a aucune incidence sur la construction de l’adulte que l’enfant unique sera amené à devenir.
Les temps sont à la déconstruction des propos stéréotypés trop longtemps reçus sans discussion. Dans la liste, les préjugés sur les enfants uniques font partie des notions à dépasser. Les enfants sans fratrie n’ont rien de ce que la société leur reproche d’être. L’anxiété, l’égoïsme ou la tendance solitaire ne doivent pas leur être systématiquement associés. Décryptage.
Avec ou sans fratrie, des enfants comme les autres
Les clichés sur les enfants uniques viennent du constat d’un grand psychologue américain, Granville Stanley Hall (1844–1924), qui avait statué qu’être enfant unique était, en soi, un handicap. Dès lors, ce vieux préjugé a pris racine dans la société, associant d’emblée les enfants qui grandissent sans fratrie à une réputation d’égoïste, d’enfant gâté et d’inapte social. Depuis, le moindre écart de conduite manifesté par un enfant unique est constamment ramené par la société à son statut familial. Pourtant, il n’en est rien ! La psychologie humaine est un mécanisme complexe qui ne peut se réduire à une notion aussi simpliste. De même que pour les nombreux clichés sur les femmes et la voiture, les préjugés qui pèsent sur les enfants uniques n’ont donc plus lieu d’être, surtout à l’heure où ces enfants ont tout pour grandir comme les autres.
Être enfant unique, une situation indéniablement avantageuse
Pendant longtemps, la société a grandi avec l’idée ancrée que les enfants uniques sont des enfants rois, surprotégés, voués à devenir des adultes égoïstes, dépendants et socialement inaptes. Pour déconstruire cette idée toxique, de nombreuses recherches ont été menées. Une étude allemande, intitulée La fin d’un stéréotype, a notamment confirmé qu’un enfant unique ne développera pas plus qu’un autre une personnalité narcissique. Certes, la différence de situation a un impact sur leur personnalité, mais qui est toutefois bien loin de ce que le cliché nous ferait croire. En effet, les enfants uniques sont reconnus pour être plus motivés et plus à même de s’adapter à différentes conditions. Ceci nous rappelle en quelque sorte l’étude pointant le fait que les enfants têtus réussissent mieux dans leur vie professionnelle.
Des erreurs fréquentes à éviter dans l’éducation d’un enfant unique
Pour faire court, les parents d’enfants uniques, et les enfants eux-mêmes ont été les victimes de préjugés infondés et inappropriés. Leur différence n’a rien de mauvais et doit au contraire être assumée avec fierté. La jalousie dans la fratrie en moins, un enfant unique grandit dans un environnement calme, propice, où ses parents lui dédient toute leur énergie, leur temps et leurs ressources financières et matérielles. Pour autant, les parents doivent laisser de l’espace à leur enfant unique pour favoriser son autonomie, éviter de céder rapidement à toutes ses demandes et forger sa tolérance face à la frustration.