Comment reconnaître les otaries ?
Description
Les caractéristiques de la famille des otariidés
La première étape est de différencier les otaries des phoques.
Les otaries ont des oreilles visibles, alors que les phoques ont des oreilles internes sans pavillons visibles.
L'autre particularité immédiatement remarquable est liée aux membres et aux déplacements de ces animaux. Toutes les otaries peuvent diriger leurs membres vers le sol et prendre appui, pour relever le torse et avancer, les muscles pectoraux étant bien développés. Les phoques, eux, en sont incapables et rampent péniblement sur le sol.
Les membres antérieurs des otaries sont les plus longs, et forment d'excellentes palettes natatoires.
La tête des otaries est également reconnaissable, avec un museau bien développé, et une allure générale qui n'est pas sans rappeler la tête d'un chien. Les canines, bien visibles, rappellent également celles du chien, mais les dents plus en arrière sont très différentes.
Elles présentent en général une forme simple, conique et bien pointue, ce qui donne à la gueule de certaines otaries une allure assez impressionnante, voire un brin effrayant.
En ce qui concerne la taille, les espèces sont très dissemblables. La plus petite otarie (otarie des Galápagos) ne pèse guère plus de 65 kilos alors que l'otarie de Steller, une des espèces appelées lion de mer, atteint la tonne.
Le dimorphisme sexuel est la règle chez les otaries, le mâle étant toujours plus grand que les femelles. Chez certaines espèces, le mâle peut être jusqu'à 6 fois plus lourd que ses compagnes, un record chez les mammifères.
La robe des otaries varie selon les espèces, mais également entre individus au sein d'une même espèce. Il existe ainsi des otaries noires, d'autres brunes, parfois de couleur presque blonde.
Taille et poids
Au maximum 3 mètres et 1 tonne chez l'otarie de Steller.
Longévité
51 ans, chez l'otarie de Steller. En moyenne une trentaine d'années.
Les otaries proches parentes des ours
Les otaries appartiennent l'ordre des carnivores et à la super-famille des pinnipèdes.
Ces animaux sont un exemple de retour à la vie aquatique, ils ont un ancêtre terrestre.
Les études d'anatomie comparée ainsi que les études moléculaires ont montré que les ours étaient les plus proches parents des pinnipèdes.
De fait, c'est un animal qui ressemblait à un ours, qui est retourné à la vie aquatique, et qui a donné l'ensemble des pinnipèdes actuels. Le registre fossile donne le plus ancien représentant des pinnipèdes à la fin de l'Oligocène, presque - 25 millions d'années. Cela peut sembler lointain, mais c'est en fait assez court dans l'histoire évolutive des mammifères. Ce fossile trouvé aux Canada montre une morphologie intermédiaire, les pattes pouvant encore servir à marcher mais les phalanges étant suffisamment aplaties pour nager.
Les otaries et leurs cousins
Au sein de la super famille des pinnipèdes, on distingue 3 familles : les Odobenidés, une famille monospécifique qui ne contient que le morse , les otariidés (otaries et lions de mer) et les Phocidés (les phoques et les espèces apparentées). Les relations de parenté au sein des pinnipèdes sont toujours discutées, mais on pense que le morse est plus étroitement apparenté aux otaries qu'aux phoques.
La famille des odobenidés
La famille des odobenidés présente de nombreuses espèces fossiles, mais ces animaux hautement spécialisés n'ont pas survécu aux divers changements climatiques. Le morse est le seul représentant actuel de cette famille et il est adapté aux conditions de vie extrêmes de l'Arctique. Le morse est un gigantesque animal qui pèse deux tonnes et dont l'anatomie est unique. Outre son corps massif, on le reconnaît à ses deux immenses canines.
La famille des phocidés
La famille des phocidés contient tous les phoques mais aussi l'énorme éléphant de mer. Ce sont des animaux hautement adaptés à la vie aquatique et qui, en conséquence, sont très maladroits sur la terre ferme, ne pouvant que ramper et avancer à petite allure. Au contraire des otaries, les phoques ne peuvent orienter leurs membres antérieurs vers le sol, rendant le moindre mouvement assez compliqué. Leurs oreilles sont internes, les mamelles et les organes génitaux pouvant également se rétracter dans le corps. Une épaisse couche de graisse entoure le corps. Ils nagent avec une ondulation du corps très efficace, et ils peuvent faire de longues apnées. Ils peuvent aussi nager sur de longues distances et sont souvent migrateurs.
La famille des otariidés
La famille des otariidés contient 16 espèces regroupées dans 7 genres. Certains auteurs conservent la classification de ces espèces en deux sous-familles, les Arctocephalinés (les otaries à fourrures) et les otariinés (les lions de mer), mais cette classification devient de plus en plus obsolète.
Des recherches phylogénétiques récentes ont montré que cette classification ne reflétait pas les liens de parenté réels. Il vaut donc mieux considérer les espèces que cette famille contient, sans chercher de sous-familles.
Voici les 16 espèces d'otariidés. On remarquera également les aires de répartition souvent associées au nom commun :
Genre Arctocephalus
Otarie à fourrure antarctique, Arctocephalus gazella
Otarie à fourrure australe,Arctocephalus australis
Otarie à fourrure d'Afrique du Sud, Arctocephalus pusillus
Otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande, Arctocephalus forsteri
Otarie à fourrure subantarctique, Arctocephalus tropicalis
Otarie de l'île de Guadalupe, Arctocephalus townsendi
Otarie des îles Galápagos, Arctocephalus galapagoensis
Otarie des îles Juan Fernandez, Arctocephalus philippii
Genre Callorhinus
Otarie à fourrure du Nord, Callorhinus ursinus
Genre Eumetopias
Otarie de Steller ou lion de mer de Steller, Eumetopias jubatus
Genre Neophoca
Lion de mer australien, Neophoca cinerea
Genre Otaria
Otarie à crinière ou lion marin, Otaria flavescens
Genus Phocarctos
Lion de mer de Nouvelle-Zélande, Phocarctos hookeri
Genre Zalophus
Lion de mer de Californie, Zalophus californianus
Lion de mer du Japon, Zalophus japonicus - espèce disparue
Lion de mer des Galapagos, Zalophus wollebaeki
Ethologie
Nous présenterons collectivement les particularités biologiques de toutes les espèces d'otariidés, qui à part leur aire de répartition et les déplacements liés à leur localité, sont très similaires.
Alimentation
Les otaries sont des prédateurs visuels qui plongent pour capturer leurs proies aquatiques, essentiellement des poissons (beaucoup de harengs), mais aussi des céphalopodes, voire des crustacés, y compris du krill.
Evidemment, les grandes espèces ont tendances à capturer de plus grosses proies. Le lion de mer de Steller semble ainsi apprécier les saumons.
D'une façon générale, les lions de mer préfèrent les poissons côtiers, souvent de taille conséquente, alors que les différentes espèces d'otaries à fourrure ont un régime alimentaire plus varié, et peuvent faire des longs trajets au large pour trouver leur nourriture. Certaines otaries peuvent plonger jusqu'à 400 mètres.
Activité
Hors de la période de reproduction, les otaries sont occupées à chasser leurs proies, mais elles restent plus près du bord et migrent moins que leurs cousins les phoques. De fait, ces animaux viennent plus régulièrement sur la terre ferme que les phoques.
Comme précisé dans la description, les otaries sont capables de retourner leurs membres vers le sol et se déplacent avec beaucoup plus d'aisance que les phoques une fois sur la terre ferme. Mais une otarie dans l'eau présente également une allure bien caractéristique. Alors que les phoques montrent une nage ondulée, utilisant tous leur corps pour avancer, les otaries utilisent au maximum leurs longues palettes natatoires, actionnées par de puissants muscles pectoraux en ce qui concerne les membres antérieurs.
Cette nage battue ressemble à un vol, la flexibilité du corps de l'otarie lui donnant une agilité incroyable dans l'eau. L'otarie peut effectuer des changements de directions d'une rapidité exceptionnelle.
Reproduction
Comme c'est la règle chez les pinnipèdes, les otaries sont polygames.
Un seul mâle dominant féconde plusieurs femelles, jusqu'à une vingtaine.
Les relations des mâles avec les femelles sont cependant variables. Chez certaines espèces, le mâle possède un harem et contrôle ses femelles avec autorité, n'hésitant pas à les blesser. Pour d'autres espèces, le mâle contrôle un territoire mais les femelles semblent libres de leur mouvement.
La structure sociale est soumise à de nombreux changements, les mâles se battent pour féconder les femelles.
La mise bas et l'accouplement se font à la suite, lors d'un rassemblement annuel sur des plages ou des substrats rocheux de bordure. Les mâles arrivent les premiers pour établir leur territoire, lors de combats et à grand renfort de gestes d'intimidation, notamment des cris rauques. Les femelles arrivent ensuite, mettent bas, et sont fécondables quelques jours après.
Les jeunes sont allaités, jusqu'à un an chez certaines espèces, et peuvent rester jusqu'à trois ans avec leur mère.
Prédateurs
Les otaries sont la proie des grands mammifères marins, en particulier des orques.
Les colonies d'otaries qui se reproduisent sur la Côte des Squelettes en Namibie sont souvent victimes des hyènes qui font des carnages parmi les jeunes et aussi, c'est plus rare des attaques des lions.
Carte d’identité des otaries
Classe: mammifères
Ordre : carnivores
Famille : otariidés
Genre-type : Otaria
Exemple d'espèce : Otaria flavescens
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.