L’otarie dans notre histoire et notre culture
Histoire de l'otarie
La chasse fut le rapport initial entre l'homme et l'otarie.
L'otarie à fourrure du nord a été une des sources principales de nourriture des autochtones de l'Alaska, mais aussi de Sibérie Très vite, les otaries furent chassées à plus grande échelle. Les Russes déplacèrent des populations aléoutes vers les îles Pribilof et ce fut rapidement un massacre.
Dès 1820, des mesures de protection furent décidées, mais peu suivies.
Quand les îles devinrent possession américaine, la tuerie ne s'arrêta pas pour autant. Ce n'est qu'en 1911, et sous la pression populaire, l'opinion étant sensibilisée par des auteurs connus de l'époque, comme Jack London et Rudyard Kipling, que cette espèce fut protégée. Entretemps, la population était passée de plusieurs millions à 150 000, une véritable hécatombe.
De nos jours, cette otarie se porte bien, et seuls les locaux ont le droit de prélever 1500 individus par an. L'histoire de cette espèce est pratiquement l'histoire de toutes les otaries, qui ont été chassées jusqu'à la limite de l'extinction puis protégées par les pays de leurs aires de population respectives.
Les otaries artistes de cirque
Les otaries sont faciles à dresser, elles répondent bien à la récompense, et leur dressage s'apparente plus à celui du chien qu'à celui des dauphins, ce qui est normal lorsqu'on considère ses relations de parenté. L'image classique de l'otarie jouant avec un ballon au bout de son museau vient surtout des premiers dressages de l'otarie de Californie. Mais depuis, beaucoup d'espèces ont été utilisées dans des spectacles, y compris le lion de mer de Steller, dont la taille impressionne toujours les spectateurs.
Il est normal que les capacités de nage de l'animal associées à la facilité de dressage inspirent de nouvelles utilisations.
Les otaries sont les pinnipèdes les plus utilisés par les armées, notamment américaines et russes, pour divers buts, comme déposer une bombe sous un navire ou récupérer un objet perdu. Elles sont plus simples à dresser que les dauphins. Les différentes armées parlent peu de ces expériences, mais il a été dévoilé que lors du crash d'un avion en 1976 près de Porto Rico, la bombe atomique qu'il transportait a été localisée et récupérée grâce à des otaries.
Etymologie
Pinnipèdes veut dire « nageoires aux pieds ». Le nom commun otarie, le nom de genre Otaria et le nom de famille Otariidés dérivent tous du grec otarion, qui signifie petites oreilles, en référence aux oreilles des otaries, certes externes et bien visibles, mais de petite taille.
Les synonymes
Beaucoup d'otaries sont également appelées lion de mer. C'est le cas des espèces des genres Eumetopias, Neophoca, Otaria, Phocarctos et Zalophus.
L'Otarie à fourrure du Nord, Callorhinus ursinus, est parfois appelée ours de mer, ce qui est également le sens de son nom latin d'espèce. On peut s'intéresser aux dénominations étrangères, qui font aussi la comparaison avec d'autres carnivores.
Les lions de mers conservent leur nom en Anglais : « sea lion ».
L'otarie à crinière ou lion marin, Otaria flavescens, qui habite le sud de l'Amérique du Sud, est appelée lobo marino (loup de mer) ou leon marino (lion de mer).
Ces appellations sont la conséquence de la ressemblance entre les otaries et les autres carnivores. Cette ressemblance n'est pas fortuite, puisque les otaries (comme tous les pinnipèdes) sont incluses dans le groupe des carnivores. Rappelons que les ours sont les plus proches parents des pinnipèdes. On remarquera aussi l'appellation des otaries dans leur ensemble en anglais, « eared seals », terme qui fait référence à la présence d'oreilles visibles chez ces animaux, alors que chez les phoques , « earless seals » ou « true seals », les oreilles sont internes et invisibles de l'extérieur.
Où rencontrer des otaries ?
Un peu partout sauf près de chez nous !
Les otaries sont présentes dans toutes les mers australes et dans le Pacifique, mais n'ont jamais colonisé l'Atlantique Nord.
L'otarie à crinière (Otaria flavescens) réside sur les côtes du Chili, du Pérou, de l'Uruguay et d'Argentine, d'où son nom de lion de mer du Sud.
L'otarie à fourrure antarctique (Arctocephalus gazella) est aussi appelée otarie de Kerguelen, car on la trouve sur ces îles. Cependant, l'essentiel de la population se reproduit sur l'île de Géorgie du Sud.
L'otarie à fourrure du nord (Callorhinus ursinus) se rencontre au nord de l'océan Pacifique, de part et d'autres de cet océan.
Article réalisé par Arnaud Filleul et Jean-Pierre Fleury.