Le gnou et ses cousins
Le gnou appartient à la famille des Bovidés et à la sous-famille des Alcélaphinés.
Les Bovidés forment une grande famille de mammifères ruminants, notamment caractérisés par la présence de cornes et d'une formule dentaire adaptée à la mastication des végétaux. Ils constituent, en tant que proies, un maillon essentiel de la chaîne alimentaire dans toutes les régions où ils vivent. Il existe de nombreuses sous-familles au sein de cette famille très hétérogène.
La sous famille des Bovinés (les bovins) contient notamment le bison, le yak ou le buffle, mais également des formes d'élevage. Le boeuf et le zébu sont élevés depuis au moins 6000 ans.
La sous-famille des Céphalophinés (les céphalophes) contient de minuscules Bovidés, les plus petits de la famille. Ils habitent la savane africaine.
La sous-famille des Hippotraginés regroupe de magnifiques animaux comme l'addax ou les différentes espèces d'oryx.
La sous-famille des Antilopinés (antilopes et gazelles) regroupe des animaux élégants, au long cou et aux cornes de taille moyenne.
La sous-famille des Caprinés (les caprins) contient notamment les bouquetins et les mouflons, mais aussi la chèvre et le mouton.
La sous-famille des Réduncinés : ce sont les cobs, des animaux de la savane africaine de dimensions moyennes.
La sous-famille des Aepycérotinés est un groupe monospécifique que ne contient que l'impala, un animal fréquent dans la savane africaine et notamment connu pour ces bonds extraordinaires.
La sous-famille des Paleinés: C'est également un groupe monospécifique qui ne contient que le rhebok.
La sous-famille des Tragélaphinés : ce sont de superbes animaux, parfois au corps puissant et à la taille impressionnante, comme l'éland du cap.
La sous-famille des Alcélaphinés, celle qui nous intéresse dans la présente fiche, contient des animaux africains d'assez grande taille comme les bubales, les topis et le gnou.
Au sein de cette sous-famille, les deux espèces de gnou sont incluses dans le genre Connochaetes.
Comment reconnaître le gnou ?
Description
Sa morphologie est très particulière et on comprend son classement dans une sous-famille à part. Si les pattes sont plutôt hautes et moyennement robustes, le corps est assez massif. L'ensemble donne un animal puissant mais adapté à la course, un gnou pouvant courir à 65 km/h. Rappelons que l'adaptation à la course est une condition obligatoire pour la survie en Afrique, où les prédateurs, tous plus rapides les uns que les autres, abondent. Ce n'est pas un hasard si la nature a sélectionné des formes adaptées à la course chez les Bovidés d'Afrique : seuls ces animaux peuvent survivre. Le fait que les jeunes gnous sont capables de marcher très peu de temps après la naissance (3 minutes !) et de courir (1 h !) est également une conséquence de cette pression de sélection.
Les gnous et les couleurs
Le gnou bleu a un pelage gris sombre avec une tête et une queue noire, alors que le gnou noir a une queue blanche, il est d'ailleurs également appelé gnou à queue blanche. On remarquera aussi la présence inhabituelle de longs poils sous la tête de l'animal qui forme une sorte de barbiche.
Le gnou bleu est plus lourd, il pèse jusqu'à 230 kg pour 1,4 m au garrot.
Le gnou à queue blanche pèse 160 kg pour 1,1 m au garrot.
Le gnou bleu est appelé brindled gnu, wildebeest en anglais. Nyumbu ya montu en kenyan.
Le gnou à queue blanche est appelé white tail gnu ou black wildebeest, swart wildebeest en africander.
Le gnou bleu, Connochaetes taurinus, est l'espèce la plus fréquente, elle est répandue dans une grande partie de l'Afrique centrale. Son cousin le gnou noir, Connochaetes gnou, encore appelé gnou à queue blanche, ne se rencontre qu'en Afrique du Sud.
Chez les deux espèces, la tête est plutôt allongée et munie de deux cornes courbes et bien développées. Les femelles sont semblables mais plus petites que les mâles.
Longévité
Une vingtaine d'années, si un lion ne passe par là.
Éthologie du gnou
Alimentation
C'est un herbivore qui, entre ses mouvements migratoires, passe l'essentiel de son temps à brouter la savane africain...et à la ruminer.
Les gnous boivent chaque jour et ne peuvent rester une semaine sans eau.
Activité
Si la nourriture est abondante, le gnou peu rester sédentaire, mais dans bien des régions d'Afrique, d'immenses regroupements, comptant parfois des millions de têtes, entrent en migration. C'est le cas dans le parc du Serengeti, en Tanzanie, et la réserve du Masai Mara au Kenya. Les reportages sur ces spectaculaires migrations abondent, tout comme les images des malheurs qui arrivent à ces pauvres gnous, qui tombent sous les dents des crocodiles lors des traversées de rivières, et dont les juvéniles sont la proie des lions, des léopards, des guépards et des hyènes.
Notons que les gnous ne sont pas dénués de défenses, et peuvent infliger de graves blessures à n'importe quel prédateur, ces derniers tentent le plus souvent d'isoler un jeune avant de l'attaquer. Seules les lionnes peuvent attaquer en groupe des gnous adultes avec une bonne chance de succès.
Les gnous sont très bruyants. Le cri est soit un ronflement court et explosif soit un grognement plaintif. Le petit appelle sa mère, la mère lui répond, un troupeau ne se déplace jamais sans ces milliers d'appels et de réponses.
Migration
Depuis des millénaires, l'immense troupeau des gnous se déplace en suivant les saisons des pluies à la recherche de verts pâturages.
Le circuit fait environ 3 000 km. La grande migration, qui implique environ 1,3 millions de gnous, et 200 000 zèbres et gazelle, amène ces immenses troupeaux du Serengeti en Tanzanie au Masaï-Mara au Kenya.
Le passage des rivières en crue est extrêmement périlleux. Dans ces goulots d'étranglement, des lions déjà repus, augmentent la panique en chassant de tous côtés en même temps, parfois même de façon inefficaces tellement les proies sont faciles et nombreuses. À l'aval des gués, les crocodiles attendent les accidentés et font ventre pour le restant de l'année.
On estime que les deux tiers des animaux nés chaque année (soit 150 000) périssent au cours de voyage.
Ces exodes vieux comme l'Afrique sont menacés par les épidémies et la pression humaine.
Là où passent ces multitudes, plus un brin d'herbe n'est alors disponible pour le bétail.
Reproduction
Les mâles se battent activement pour la dominance du groupe et la fécondation des femelles. Un mâle dominant peut féconder des dizaines de femelles. La gestation dure 8 mois, au terme desquelles un petit incroyablement autonome vient au monde.
Il arrive que des femelles mettent bas pendant leur migration tout en continuant leur marche. Le nouveau né doit immédiatement se mettre sur ses pattes pour échapper aux hyènes qui suivent en attendant l'aubaine. La vie dans la savane n'est pas facile, et la sélection naturelle a systématiquement éliminé les individus incapables d'emboiter les pas de la cohorte.
Prédateurs
Un troupeau de gnous est un garde-manger pour toute la chaine prédation. Les lions et les panthères d'abord, puis les hyènes suivies des vautours et des chacals pour finir par l'immense cohorte des petits charognards qui font bombance de cette nourriture abondante et relativement facile.
La viande n'est guère savoureuse, mais une fois boucanée, elle ressemble à celle de tous les autres gibiers de brousse.
La queue d'un gnou peut devenir un chasse-mouches très efficace, son cuir sert à faire des boucliers.
Carte d’identité des gnous
Classe: Mammifères
Ordre : Artiodactyles
Famille : Bovidés
Nom : Connochaetes taurinus et Connochaetes gnou
Article réalisé par Arnaud Filleul et Jean-Pierre Fleury.