Les rennes ou caribous sont des cervidés
Il existe 69 espèces de cervidés dont les poids varient entre 8 kg pour le podou et 800 kg pour l'élan (l'orignal). En France, où il n'y a pas pour le moment de rennes sauvages (ils reviennent à chaque période de glaciation), nous pouvons rencontrer dans la nature 3 représentants de la famille qui sont les cerfs élaphes, les chevreuils et les daims. Il est également possible d'apercevoir, échappés depuis plus ou moins longtemps de parcs, des cerfs axis, des muntjacs et des hydropotes (des drôles de cousins des cerfs qui n'ont pas de bois mais des canines bien apparentes).Caractéristiques communes aux cervidés
Les cervidés sont des artiodactyles cela signifie qu'ils ont un sabot composé de deux doigts.Les cervidés ont comme les antilopes un corps souple, des pattes fines, une queue courte, des yeux sur le coté de la tête, et des grandes oreilles orientables. Mais les cervidés ne sont pas des antilopes car au lieu d'avoir comme elles des cornes, ils ont des bois.
Les cornes sont pérennes, les bois sont caduques et tombent tous les ans.
Les cornes sont faites comme les poils de kératine, les bois sont faits de matière osseuse.
Chez les animaux qui portent des bois seuls les mâles en sont munis ; sauf et l'exception est flagrante ici, chez les rennes où mâles et femelles en possèdent.
Les caribous et les rennes sont les seuls cervidés dont les représentants des deux sexes, mâles et femelles, portent des bois.
Ces animaux ont proportionnellement à leur taille les plus grands des bois de tous les cervidés vivants. Seul le Mégacéros, aujourd'hui disparu aurait pu lui contester cette suprématie. Les bois sont toujours « irréguliers » c'est-à-dire sans symétrie.
La « panache » d'un caribou est plus imposant que le ramage d'un renne. Il peut faire 1,30 m de hauteur pour un mâle, 50 cm pour une femelle. Le poids d'un bois seul peut aller jusqu'à 7 kg. Ce bois peut avoir 12 ramifications principales et beaucoup plus de cors secondaires.
L'andouiller de massacre est tourné vers l'intérieur.
Les bois tombent en novembre-décembre.
Description des rennes
L'allure générale d'un renne est celle d'un animal gauche et mal proportionné qui n'a pas avec ses bois asymétriques l'élégance d'un cerf et qui semble dépourvu de la vitesse d'un chevreuil ou de la puissance d'un daim.La robe est uniforme avec toutes les nuances allant du blanchâtre au grisâtre.
Taille avec la queue
Pour le renne : 2,2 m, un peu plus pour le caribou.
Hauteur
Pour le renne : 1,10 m au garrot, un peu plus pour le caribou.
Pour le renne : Mâle : 150 kg, femelle : 100 kg, pour le caribou : 145 kg pour ceux vivant dans la toundra, jusqu'à 200 kg pour les caribous des bois.
Nourriture
L'été les rennes mangent des graminées, des feuilles et des champignons, l'hiver ils se nourrissent de lichens terrestres et arboricoles.
Univers sonore
Les rennes et les caribous grognent pour s'appeler et s'identifier.
Les mâles brament pendant le rut.
Un troupeau en marche s'entend de très loin à cause des claquements qu'émettent ces animaux à chaque pas. Ces claquements sont dus au passage, pendant la marche, d'un tendon sur une protubérance osseuse située sur la cheville.
Les rennes et les caribous nagent bien et sont capables de courir à plus de 70 km/h.
A l'entrée de l'automne, les mâles se livrent à des combats identiques à ceux des cerfs pendant le brame. Le vainqueur prend possession d'un harem dont il est alors théoriquement le seul géniteur.
A l'issue de 7 à 8 mois de gestation nait un petit, très rarement deux, de couleur brune, capable de marcher une heure après la mise-bas. Il sera allaité pendant six mois et grâce à un lait très riche sera vite armé pour survivre au froid, aux prédateurs et suivre le troupeau en migration.
Les rennes et surtout les caribous migrent vers le Nord quand l'hiver arrive. Ils fuient non pas le froid mais la neige qui lorsqu'elle est trop épaisse les empêche de trouver leur nourriture.
Menés par des femelles bréhaignes (des vieilles femelles trop âgées pour avoir des petits), les troupeaux parfois longs de 300 km et constitués de plus de 100 000 individus parcourent jusqu'à 6 000 km aller et retour pour se rendre jusqu'à des zones anticycloniques où il y a moins de précipitations mais où le froid avec le facteur vent peut atteindre - 60°.
Ces migrations sont très périlleuses. Les isolés et les affaiblis sont des proies faciles pour les loups et les gloutons qui accompagnent le troupeau tout au long de son voyage.
Les noyades collectives sont nombreuses. Comme des moutons de Panurge, 10 000 caribous se sont noyés au même endroit au Québec en traversant la rivière Caniapiscau en septembre 1984.
Adaptation au froid
Les rennes et les caribous ont un poil creux et beaucoup d'eau dans les tissus pour retenir la chaleur.
Ils consomment du lichen qui est un aliment riche en sucre facilement convertible pour fabriquer des calories.
Le bout du museau est isolé par des poils.
Les sabots points de contact avec le sol gelé sont spécialement irrigués par un sang qui y circule à vitesse accélérée. En été ces sabots possèdent des coussinets souples et larges qui permettent la progression sur des terrains détrempés, en hiver ces coussinets se résorbent et deviennent « secs » et performants sur les terrains durs.
Les rapports des rennes et des caribous avec les hommes
Ces rapports sont complètement différents suivant qu'il s'agisse des rennes ou des caribous. Les rennes européens se domestiquent alors que les caribous américains n'existent qu'à l'état sauvage.Carte d’identité du renne
Classe : mammifèresOrdre : artiodactyles
Famille : cervidés
Espèce : Rangifer tarandus
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.